« Les institutions viticoles parlent d’un virage écologique » critique Valérie Murat, la porte-parole du collectif Alerte aux Toxiques, estimant que seules « les analyses de résidus de pesticides dans les bouteilles de vin sont des marqueurs fiables des vraies pratiques ». Ayant déjà analysé, et épinglé, par le passé des vins de Bordeaux (notamment ceux du président de l’interprofession Bernard Farges ainsi que celles de la première union coopérative girondine, Tutiac), la militante antiphytos veut passer un cap avec l’analyse de 148 molécules dans vingt vins de Bordeaux et d’ailleurs.
Lancée fin janvier dernier par Alerte aux Toxiques et le Collectif Infos Médoc Pesticides, une campagne de levée de fonds a récolté 5 000 euros pour réaliser ces analyses, dont il ne sera rien dit de plus en amont. Si ce n’est la volonté affichée de souligner « les écarts entre le marketing, les annonces, les promesses et la réalité des pratiques professionnelles ».
Mobilisée contre les pulvérisations de pesticides pendant le confinement, Valérie Murat va voir l’origine de son combat adapté en bande-dessinée. Sous le titre "la vigne dans le sang, les racines d'un combat", la dessinatrice Natacha Sicaud va représenter dans la prochaine revue Pandora (éditions Casterman) le combat judiciaire de Valérie Murat pour la reconnaissance en maladie professionnelle du cancer de son défunt père, le vigneron James Murat (suite à l’utilisation d’arsénite de sodium).