Éric Le Gall : Il y a un enjeu de consolidation. C’est la ligne directrice de mon parcours professionnel, c’est ce que je sais faire : rassembler les compétences. Le transposer au SMC est assez facile. Il y a une belle diversité à rassembler. Nous avons du travail. Le SMC s’est renforcée avec l’arrivée d’une déléguée générale il y a un an, Tatiana Métais. Nous avons un objectif de structuration et de communication entre les adhérents, avec la création d’un réseau extranet pour faciliter les échanges.
La situation actuelle ne se prête pas aux grandes réunions, mais je souhaite développer des groupes de travail, pourquoi pas des task forces. Il y a déjà trois groupes de travail formés : sur le sourcing (l’accès aux eaux-de-vie pour l’ensemble des adhérents), l’accès aux marchés (partager les meilleures pratiques entre les plus grandes et les plus petites maisons) et l’innovation (dans le cadre du cahier des charges).
Votre objectif est-il d’obtenir la structuration et le poids de l’Union Générale des Viticulteurs de l’AOC Cognac (UGVC) qui a su créer une dynamique syndicale forte dans la viticulture ?
Ce n’est pas notre enjeu. Patrice Pinet a eu à cœur de structurer le SMC, qui est un syndicat jeune aujourd’hui, avec douze ans d’existence. Nous avons une feuille de route qui va dans le sens de la structuration pour faciliter le travail au sein du SMC et rassembler nos adhérents sur une ligne commune majoritaire.
Ce qui fait la richesse du SMC et de la région de Cognac, c’est la diversité des maisons et la profondeur de leurs histoires et des personnes qui les ont formatés. Cela peut susciter des débats. C’est normal d’avoir des discussions avec la diversité de nos maisons. Nous travaillons tous ensemble pour que toutes les maisons aient accès au sourcing pour répondre à la demande de leurs marchés et clients.
Le vignoble charentais semble être l’un des rares épargnés par la crise commerciale actuelle liée à la pandémie de coronavirus. Est-ce le résultat d’un système interprofessionnel unique ou de la niche des spiritueux premiums ?
Le travail fait sur les marques accompli ces dix dernières années est remarquable. La résilience dans la situation actuelle est remarquable. Nous voyons deux gros moteurs : le marché américain qui se maintient et celui chinois qui est en train de repartir. Ce sont deux bons signes pour le business.
Un revirement fort des marchés est-il envisagé à court terme ? Dans ce cas, le négoce s’engagerait-il à soutenir la viticulture pour maintenir ses surfaces après des années à pousser aux nouvelles plantations ?
Bien savant celui qui a une boule de cristal assez claire aujourd’hui pour dire de quoi l’avenir sera fait. Nous avons à mieux faire connaître nos projections de développement au travers du Business Plan, qui permet de se projeter à quinze ans. Même si cette boule de cristal n’est pas transparente, elle permet de valider une taille cible du vignoble, la disponibilité en plants, les besoins en main d’œuvre et en surfaces pour construire des chais…
Il est important que les acteurs locaux et nationaux aient conscience de nos ambitions et les comprennent. Nous disposons d’un tableau de bord où des alerteurs permettent de décider de la taille du vignoble. C’est un outil efficace. Qui demande à être plus partagé.
Votre mandat du SMC place la stratégie de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) parmi ses priorités. Prendre ce tournant durable est très demandé au vignoble, quelle y est la place du négoce ?
La RSE est l’affaire de tous, négociants et viticulteurs. C’est la clé. Nous avons défini un outil de certification Cognac. J’ai à cœur que le négoce remplisse les objectifs fixés. Nous pouvons prendre l’ensemble de la chaîne de valeur et amplifier les moyens de recherches pour explorer de nouvelles actions.