’après une récente étude de l’agence Wine Intelligence, le premier frein à l’achat de vins importés en Chine répond à un doute : celui de ne pas savoir si la bouteille est authentique (pour 17 % des 1 0002 répondants en mars 2020*). Si les consommateurs chinois ne consomment pas plus de vins étrangers en général, et français en particulier, c’est parce qu’ils sont « inquiets sur l’authenticité des produits importés. Ils n’ont pas tous les codes, il y a une peur qui est générée et ils savent qu’il y a un phénomène de contrefaçon qui est important en Chine » explique, durant un récent webinar, Thomas Jullien, consultant en Chine pour le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB).
Sur le marché chinois, « oui, la contrefaçon est un problème important. Des retours récents indiquent que la contrefaçon est en baisse. La réalité c’est qu’il n’y a pas de statistiques, pas de chiffres officiels. Ceux qui vous disent ça ne vous disent pas la réalité » souligne Thomas Julien. Ne quantifiant pas la contrefaçon en Chine, l’expert la qualifie : elle évolue et se perfectionne. Finies les étiquettes « grossières », comme le château Queen Margot Pinot Noir, facilement repérables en salons et points de vente.


« Aujourd’hui, les contrefaçons sont à l’identique » des vins copiés prévient Thomas Julien. Le consultant fait ainsi état de bouteilles saisies sur une chaîne de contrefaçons dans le Shandong et ayant réussi à tromper la propriétaire du domaine. Le phénomène n’en devient que plus « problématique, les ventes prises par la contrefaçon [le sont par] substitution » alerte Thomas Julien.
En réponse à ces nouvelles menaces, le CIVB souligne sa mobilisation auprès des autorités chinoises pour enregistrer ses indications géographiques, mais aussi mener des actions judiciaires conduisant à des peines de prison (comme cet été 2020, mais aussi fin 2018). En 2019 et 2020, le CIVB note la saisie de 200 000 bouteilles de Bordeaux contrefaits : « il n’y a pas de fatalité, on réussit à avancer » souligne Thomas Julien. Pour les opérateurs présents en Chine, le consultant préconise une protection individuelle des marques, avec l’enregistrement auprès de l’office des marques chinois (en lettres latines et caractères chinois).
* : 51 % des sondés indiquent cette raison parmi les 5 freins à l’achat.