Troisième destination mondiale pour les produits agroalimentaires issus de l’Union européenne avec 14,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2019, la Chine honore ainsi les engagements pris lors des précédents sommets avec l’UE. Si l’accord témoigne d’une volonté de fonder les relations commerciales « sur le respect des règles internationales », il symbolise également une certaine maturité de la production chinoise. Ainsi, sur les 100 indications géographiques chinoises qui seront protégées dès l’entrée en vigueur de l’accord, la catégorie des vins et spiritueux compte quelques représentants. Parmi ceux-ci, citons les vins de Yantai, de Shacheng – berceau des vins Great Wall – et de la zone à l’est de la montagne Helan, aux côtés des vins de glace Huanren. Y figurent également des spiritueux, notamment le fameux Moutai, grande marque de baijiu chargée d’histoire.
Du côté européen, il est à noter que la France et l’Italie se partagent plus de 50% des indications géographiques protégées. Sur les 25 IG françaises, les vins sont bien représentés par toutes les grandes appellations, aux côtés des trois spiritueux que sont le Calvados, le Cognac et l’Armagnac. D’autres produits emblématiques issus des autres pays européens – comme le cava, le whisky irlandais, l’ouzo, le porto et la grappa – figurent aussi sur la liste des 100 IG protégées.
Dans un communiqué, la Commission européenne se félicite de cet accord, estimant qu’il devrait se traduire par « des avantages commerciaux réciproques et faire découvrir aux consommateurs des deux Parties des produits garantis et de qualité ». Pour sa part, Janusz Wojciechowski, membre de la Commission chargé de l'agriculture et du développement rural, se dit « fier de voir cet accord franchir une étape supplémentaire vers son entrée en vigueur, témoignant ainsi de notre volonté de collaborer étroitement avec nos partenaires commerciaux internationaux tels que la Chine ».
Notons que dans les quatre ans suivant l’entrée en vigueur de l’accord, son champ d’application devrait s’élargir à 175 IG supplémentaires de part et d’autre. « Ces dénominations devront faire l'objet de la même procédure d'approbation que celle suivie pour les 100 dénominations déjà couvertes par l'accord (à savoir évaluation et publication pour commentaires) », précise la Commission, qui a encore du travail devant elle car l’UE compte plus de 3 300 dénominations enregistrées en tant qu’indications géographiques. Il s’agit, à n’en pas douter, d’un travail de longue haleine : la coopération entre l’UE et la Chine dans ce domaine a débuté en 2006, avec la protection de 10 indications géographiques de part et d'autre en 2012. Notons, enfin, qu’en valeur, le marché des indications géographiques de l'Union européenne avoisine les 74,8 milliards d’euros, soit 6,8 % des denrées alimentaires et boissons de l'Union.