a crise sanitaire du coronavirus n’a pas amélioré la situation déjà compliquée des AOP rouges du Languedoc. Sur cette campagne, les contractualisations sont en repli de 24% par rapport à la campagne précédente, perdant 92 000 hl pour tomber à 295 000 hl (contre 387 000 hl l’an dernier). Toutes les appellations sont en recul même si certaines ont mieux résisté que d’autres. Les AOP Languedoc et Faugères limitent la casse avec des contractualisations en retrait respectivement de 8% et 2%. En revanche, le repli est nettement plus marqué pour les Corbières, l’AOP rouge la plus volumineuse du Languedoc. Les volumes ont chuté à 115 000 hl contre 168 000 hl l’an dernier, soit un recul de 32%. C’est la deuxième année de baisse consécutive pour l'AOC : en 2 campagnes, le marché vrac a perdu plus de 100 000 hl, dégringolant de 228 000 hl sur la campagne 2017-201 à 115 000 hl sur 2019-2020.
« Les Corbières d’entrée de gamme peinent à trouver des marchés »
« La situation est très hétérogène dans les caves. Certaines ont réussi à vendre correctement. D’autres sont en grande difficulté. Ce qui pose problème ce sont les Corbières d’entrée de gamme qui peinent à trouver des marchés. Mais les vins haut de gamme restent demandés. Nous reconduisons la GPS (Gestion Prévisionnelle des Sorties) afin d’amener les producteurs à ne produire que les volumes qui sont capables de vendre. Comme l’année dernière, nous allons également demander aux viticulteurs de réduire leur production en AOP Corbières. Et nous comptons sur le plan de relance de la viticulture d’Occitanie pour redynamiser le marché », commente Ludovic Roux, président de la section viticole de Coop de France Occitanie. Les prix des AOP rouges sont en léger recul à 150 €/hl (-1%), celui du Corbières est en retrait de 3% à 130 €/hl.
L’AOP Languedoc rosé en recul de 32%
Les rosés AOP qui, jusqu’ici, avaient permis de compenser en partie le recul des rouges, accusent eux aussi un fort recul. Les volumes contractualisés, tout AOC confondues, dévissent de 32% à 114 000 hl contre 168 000 hl lors de la campagne précédente. L’AOP Languedoc, dont plus de 60% des volumes ont été commercialisés en rosé lors de la campagne précédente, est particulièrement impactée : elle perd 43 000 hl soit un tiers de ses volumes, tombant à 92 000 hl lors de cette campagne. Les prix sont en léger recul à 138 €/hl contre 141 € l’an dernier. « Il y a eu une très forte augmentation des déclarations de récolte en 2018. Les contractualisations ont bondi mais tous ces volumes n’ont pas été retirés. Le négoce s’est couvert au-delà de ses besoins. Du coup, il s’est moins approvisionné durant cette campagne. D’ici la fin du mois, nous aurons une idée plus précise de l’état des stocks et de l’impact de la distillation. Pour la prochaine récolte, nous recommandons aux producteurs de ne déclarer que les volumes qu’ils sont en capacité de commercialiser. Nous allons proposer un rendement de 54hl/ha, qui est le rendement du cahier des charges », commente Jean-Benoît Cavalier, le président de l’ODG Languedoc.
Les AOP rouges et rosés du Roussillon en net retrait
La décrue se poursuit pour les AOP rouges du Roussillon. Après un recul de 44 et 48% l’an dernier pour respectivement les Côtes du Roussillon et les Côtes du Roussillon Village, les volumes contractualisés lors de cette campagne plongent à nouveau : seulement 7 100 hl ont été échangés en Côtes du Roussillon Villages (-38%) et 19 000 hl en Côtes du Roussillon (-26%). Les prix restent stables à 142 €/hl pour les Côtes du Roussillon et s’effritent légèrement pour les Villages : 174 € (-2%). Le repli est encore plus conséquent en rosé. Les contractualisations chutent de moitié durant cette campagne avec seulement 22 000 hl en Côtes du Roussillon. Seule consolation, les prix sont en hausse légère à 135 €/hl (+5%).