Au moment où l’Union européenne s’apprête à déverser une manne financière considérable sur d’autres secteurs, notamment l’aéronautique, il est impératif qu’elle aide aussi un secteur déjà touché par des crises géopolitiques majeures, et qui a un impact direct sur l’emploi, le tourisme et le développement général des zones rurales » pose Thomas Montagne, le président de la Confédération Européenne des Vignerons Indépendants (CEVI), dans le communiqué publié à l’issue de son assemblée générale, ce 9 avril par visioconférence.
Demandant des actions urgentes de la commission européenne, les 13 états membres de la CEVI demandent au plus vite le déblocage « des fonds européens permettant aux États Membres d’activer, selon leurs besoins et en toute subsidiarité, diverses mesures de soutien tels que stockage privé, vendanges vertes ou distillation », sachant que « la Commission doit dans le même temps modifier sa législation afin de rendre possibles l’accompagnement budgétaire communautaire de ces mesures d’urgence ». Demandée par des parlementaires, cette boîte à outils de crise est étudiée par la filière française, tandis que des syndicats espagnols et italiens demandent d’urgence sa mise en œuvre.


Estimant que la catastrophe peut encore être évitée, les vignerons européens préviennent que « la chute brutale des ventes due au confinement ainsi qu’à l’arrêt des exportations va causer à la fois un problème immédiat de trésorerie aigu pour les vignerons indépendants, et très rapidement un déséquilibre volumique sur le marché, avec pour conséquence un effondrement des prix ». Au-delà des outils communautaires de gestion des volumes disponibles, la CEVI enjoint la commission à l’assouplissement des Programmes Nationaux d’Aides. Une demande de flexibilisation des contraintes administratives qui pèse déjà au niveau national sur FranceAgriMer (cliquer ici pour en savoir plus).