réant des Casiers Viticoles Informatisés (CVI) pour multiplier leurs demandes nouvelles autorisations de plantation de vignes, les viticulteurs charentais forment une espèce à part entière dans le vignoble français reconnaît Alexandre Imbert, le directeur de l’Union Générale des Viticulteurs pour l’appellation Cognac (UGVC), lors d’une réunion de canton, ce 30 janvier à Blanzac-Porcheresse. Face au mécontentement visible de ses adhérents, Alexandre Imbert commence par clarifier l’ampleur du phénomène : « auparavant, il y avait en moyenne 120 à 150 création de CVI par an. Il y a eu a eu 330 en 2018 et ce sera sensiblement le même chiffre en 2019. La hausse est importante, mais moins que l’on ne pouvait le craindre initialement. Il n’y a pas d’engouement. »
Diluant les nouvelles surfaces disponibles, ces créations artificielles de CVI auront des conséquences administratives en matière de gestion d’exploitation (obligation d’autorisation d’exploitation, utilisation d’infrastructures distinctes à moins d’être un bouilleur de cru…). « Il va y avoir une surveillance renforcée de la Direccte. Ce sera un barrage » souligne Christophe Véral, le président de l’UGVC. « Créer un nouveau CVI peut sembler fastoche, mais ce n’est pas si simple » renchérit Alexandre Imbert.


De même, les leviers pour contrer ce détournement du contingent sont actuellement difficiles à déterminer. « La création de CVI tient de la liberté d’entreprendre, un principe auquel on ne peut déroger. Il n’y a pas moyen de distinguer le bon grain de l’ivraie. Entre le vigneron qui créé CVI pour la reprise par son fils et celui dont le fils étudie le droit à Bordeaux » détaille Alexandre Imbert. Si de nouveaux rapaces remplacent les précédents vautours, une chose reste certaine : il n’y a qu’à Cognac que l’on voit ça. Cette volonté d'expansion témoignant d'un développement commercial sans égal dans le reste du vignoble français.