« In verito vinasse » pose le dernier numéro de Mon Lapin Quotidien, le trimestriel de la maison d’édition L’Association au format journal. Alliant bons mots (« les noces de Cana, nos accès à l’Eden » écrit Raphaëlle Muller) et belles citations (« faire chabrot gade le ventre chaud » rappelle Lolmède), ces douze pages revisitent avec impertinence la culture française de la consommation du vin. Un joyeux bric à brac foutraque.
Les Ignorants : le classique indépassable d’Etienne Davodeau
Succès de librairie depuis sa publication en 2011, les Ignorants (Futuropolis) reste le maître étalon des reportages dessinés dans le vignoble. Souvent copié, pas encore égalé, l’album retrace le suivi du vigneron ligérien Richard Leroy par l’auteur Etienne Davodeau (Rural, Un homme est mort, Lulu femme nue…). Entre apprentissage du cycle de la vigne et découvertes de personnalités viticoles, cette BD a pu laisser sur leur faim de fins connaisseurs du vignoble, regrettant notamment un manque de recul sur la biodynamie.
Cosmobacchus, tome 3 : la biodynamie auscultée par l’anthroposophie
Prenant à rebrousse-poil le parcours assez consensuel des Ignorants et prenant une bonne rasade d’anticonformisme tiré de l’Association, le dernier tome de la série docu-fiction Cosmobacchus de Meybeck achève de disséquer le sous-bassement anthroposophique de la viticulture biodynamique. Alignant les citations « gratinées » de Rudolf Steiner et de ses disciples, l’album n’épargne pas les discours antiphytos au cours d’une « dégustation de pesticides » où les amalgames s’enchaînent plus vite que les planches. Se voyant accusé au détour d’une case d’être « pro-pesticides », l’auteur quitte son regard d’observateur acéré pour expliquer sa vision de la chose : « je suis pour une agriculture écologique et si possible sans pesticides, parce qu’ils provoquent une extinction des insectes et des oiseaux et qu’ils empoisonnent agriculteurs et riverains. Mais pas à cause de fantasmes new-age ! »