a date butoir est arrêtée : le 14 décembre 2020, la pépinière viticole française appliquera pleinement le règlement européen 2016/2031 relatif à la santé des végétaux et à la responsabilisation des opérateurs*. Ces derniers assurant désormais leurs contrôles sanitaires pour devenir des Opérateur Professionnel Autorisé (OPA) à délivrer un Passeport Phytosanitaire Européen (PPE). Un statut obligatoire dont les conditions d’accès sont encore inconnues. « Nous sommes dans le flou, nous n’avons toujours pas de cahier des charges malgré nos demandes depuis octobre. Alors que cette évolution réglementaire met tous les pépiniéristes dans l’inquiétude. Nous devrons réaliser tous les contrôles sanitaires » rappelle David Amblevert, le président de la Fédération Française de la Pépinière Viticole (FFPV, réunissant 400 adhérents pour 900 opérateurs professionnels français).
Délivrant annuellement 1 million de passeports phytosanitaires pour les plants et les boutures, « FranceAgriMer procèdera à l’autorisation des opérateurs d’ici le 14 décembre 2020 sur la base d’engagements qui feront ensuite l’objet de contrôles » précise l’établissement national pour les produits de l’agriculture à Vitisphere. Précisant que « si leur rédaction précise n’est pas encore définitivement arrêtée à ce stade, ils porteront notamment sur la connaissance des règles applicables aux observations sanitaires, les compétences nécessaires à leur réalisation, l’engagement à les mettre en œuvre, la désignation de contact au sein de l’entreprise ou encore l’acceptation d’être contrôlé. »


Soulignant que la direction de FranceAgriMer s’est engagée à fournir un cahier des charges dans les premiers mois de 2020, David Amblevert affirme sa volonté de coopérer avec l’administration. Tout en traçant une ligne rouge : « nous ne voulons pas de cahier des charges plus contraignant que les autres pays européens. Nous ne voulons pas de surenchère administrative, nous sommes déjà dans une overdose française. ».
« FranceAgriMer s’appuiera sur les pratiques professionnelles existantes. Ces pratiques, qui visent d’ores et déjà à garantir un haut niveau d’exigence sanitaire, permettront à toutes les entreprises de pépinières qui en auront fait la demande, de devenir opérateurs "autorisés" dans les délais » rassure un communiqué de FranceAgriMer. Qui précise à Vitisphere que « les travaux en cours avec les pépiniéristes permettront d’apprécier ce que pourrait apporter l’adhésion à [la marque collective] Vitipep’s dans le cadre du processus de maintien de cette autorisation, tout en veillant en premier lieu à ce que le cadre réglementaire soit bien respecté. »
Pour la pépinière française, le principal défi de cette année de négociations d’un plan de contrôle est d’éviter toute casse entrepreneuriale. « Je ne veux pas que cette réforme réglementaire inquiète des professionnels au point qu’ils se découragent et cessent leur activité » prévient David Amblevert. Qui s’appuie d’ores et déjà sur le soutien affiché de la filière vin.
* : Les pratiques restent inchangées en 2020, où FranceAgriMer assurera les contrôles sanitaires habituels.