Aujourd’hui, le plant bio français n’existe pas. [Mais] la demande est là, aujourd’hui. La pépinière française a le devoir de proposer des plants bio » pose David Amblevert, le président de la Fédération Française de la Pépinière Viticole (FFPV), ce 30 octobre à Cognac. En réflexion depuis ce début d’année, la rédaction d’un cahier des charges de production de plants qui réponde aux exigences de l’agriculture bio se travaille au sein de l’Institut National de l’Origine et de la Qualité (INAO). « Le but de la filière viticole est d’élaborer un cahier des charges pour 2035. Cela aurait pu nous convenir, mais notre veille concurrentielle nous impose une échéance plus rapide » alerte David Amblevert.
« Il y a urgence, l’Italie pourrait dès 2020 produire des plants bio selon un cahier des charges qui nous semble très permissif » explique David Gautreau, le président de la commission technique de la FFPV. « Il faut avancer, mais nous sommes encore au début de la réflexion sur un cahier des charges pour arriver à un compromis définissant ce qu’est un plant bio. Il y a beaucoup à faire réglementairement et techniquement… » souligne le pépiniériste ligérien.
Le premier frein technique évoqué par tous les pépiniéristes est le traitement insecticide obligatoire contre la cicadelle de la flavescence dorée. Mais le mildiou est également source d’impasses rapporte Pierre-Marie Guillaume, le vice-président de la FFPV. Rapportant « que même avec des protections en cuivre où l’on passe 18 fois avec plus de 8 kg/ha au total, les attaques de mildiou peuvent être fortes... Ce qui fait la qualité de la vigne, c’est le cal. S’il y a une attaque de mildiou, il est défectueux. »
En matière d’attente réglementaire des vignerons bio, les avis sont très divers note David Gautreau. Qui distingue les bio convaincus de ceux d’opportunité économique. Les premiers désirant du bio du matériel végétal à la cire de greffage, quand les seconds ne veulent pas payer plus cher leurs plants. Mais pour ces derniers, « les documents attestant que les pépiniéristes sont dans l’incapacité de produire du plant bio ne seront plus acceptés à terme » prévient David Amblevert.