La Champagne est face à un triple défi, a annoncé Arnaud Descôtes, responsable du pôle technique du Comité Champagne en débutant l’AG de l’AVC. La pression sociétale sur l’utilisation des intrants, l’adaptation au changement climatique avec un 42,9 °C enregistré cet été et un problème de désirabilité des consommateurs, surtout en France, sont les trois challenges à relever ».
Parmi les nombreux sujets techniques abordés, l’interprofession a lancé un appel à la vigilance sur la flavescence dorée. En 2019, 2300 analyses ont été réalisées, avec 7 ceps atteints de flavescence dorée. « Sur les 10 % du vignoble observé, nous avons trouvé 7 pieds touchés, alerte Sébastien Debuisson, responsable du pôle Viticulture au Comité Champagne. Combien y en a-t-il sur l’ensemble des vignes ? ».
L’étude sur les essais de vignes semi-larges (VSL) a été présentée. Réalisée sur 17 sites et sur 10 ha, cette étude montre que les VSL pourraient faciliter la réduction des intrants avec une gestion facilitée de l’enherbement et qu’elles montreraient une meilleure adaptabilité aux fortes températures. Les tests gustatifs des champagnes issus de ces vignes n’ont montré aucun changement significatif dans la typologie des vins. L’étude paysagère, qui vient de s’achever, montre également une neutralité des consommateurs sur ce point. Un rapport complet sera remis aux professionnels début janvier 2020. Le groupe des Jeunes Vignerons s’est déjà prononcé pour une modification du cahier des charges permettant l’introduction des VSL.
L’interprofession garde le cap du zéro herbicide en 2025 et des 100 % des vignes certifiées (viticulture durable en Champagne, HVE3 ou bio) en 2030. Pour garder une dynamique, le Comité Champagne s’est fixé comme objectif d’atteindre 50 % des surfaces certifiées d’ici 2022 sur 25 % des exploitations.
Lors de son discours de fin d’AG, François Pierson, vigneron et président de l’AVC, a demandé aux professionnels d’accorder plus de budgets à la recherche menée par l’interprofession, avec un effort de 50 €/ha.
Sur le volet désirabilité, l’interprofession propose un Mooc (formation à distance) à partir du 16 décembre (www.champagne-mooc.com) en français et du 15 janvier 2020 pour l’international. Ce parcours pédagogique, qui dure trois à cinq heures, s’articule autour de quatre modules comprenant 54 vidéos. Ces modules ont pour thème l’élaboration du champagne, le terroir champenois, l’histoire et l’économie du champagne et enfin la diversité et la dégustation. L’accès au Mooc est gratuit. Un cinquième module, payant (49 € TTC), propose des vidéos complémentaires et un test final attestant du suivi de la formation en ligne. Fin novembre, 2 500 personnes étaient déjà inscrites. Le Comité Champagne vise 30 000 personnes formées par an.