'exprimant lors d'un récent séminaire sur le vin organisé par le HKTDC et WWXplorer à l'occasion de la Hong Kong International Wine & Spirits Fair, Patti Wong révèle que si, dans l’univers du luxe, on compare le vin avec les dépenses traditionnelles consacrées aux bijoux et aux montres, le vin est devenu au cours des cinq dernières années le premier article sur la liste des achats des consommateurs.
Il y a 5 ans, 77% des consommateurs hongkongais privilégiaient les achats de bijoux, pourcentage qui est désormais passé à 22%, tandis que le vin a bondi de 17% à 56%, selon Patti Wong.


« Ils consacrent leur argent maintenant au vin, et non pas aux bijoux ou aux montres. Ce sont là des façons traditionnelles de le dépenser », explique-t-elle. « Évidemment, c’est une très mauvaise nouvelle pour les bijoux. Les deux font de gros efforts pour empêcher que le vin soit le premier objet de dépense du portefeuille des consommateurs ».
Alors que les Hongkongais échangent leur Rolex contre des DRC, cette tendance en matière de dépenses fait écho à l’univers effréné des ventes aux enchères de la ville. En effet, les principales maisons de ventes aux enchères sont bien décidées à faire tomber les records mondiaux les uns après les autres.
Depuis que le gouvernement a supprimé les taxes sur le vin en 2008, Hong Kong est devenu une locomotive du marché mondial des ventes aux enchères de vin, se plaçant désormais en tête, devant Londres ou New York.
En 2009, la ville ne représentait que 36 % du marché mondial des ventes aux enchères de vins, qui totalisaient 40 millions de dollars US. Dix ans plus tard, elle a dépassé Londres et New York pour s’arroger 58 % d’un marché dont la valeur s’élève globalement à 98 millions de dollars US, d’après Patti Wong.
Par rapport à d'autres investissements traditionnels tels que l'art contemporain et les montres, le vin a la particularité de se boire, rappelle Patti Wong. Ainsi, la rareté de ce nectar devrait faire progresser la demande et, au bout du compte, les prix, affirme-t-elle.
Se basant sur les cours des dix dernières années et de l'analyse du marché, la présidente de Sotheby's Asia souligne qu'en termes de valeur par lot, le vin connaît un taux de croissance plus élevé que l'art contemporain ou les montres (11% contre 8% et 3%), malgré sa valeur au lot relativement moins élevée.
« Cela signifie que le vin est très constant », conclut-elle. « C'est l'une des meilleures façons d'investir son argent ou de dépenser ou de l’immobiliser parce que vous en tirez un double bénéfice ».
Même si le vin est devenu un objet d’investissement plus recherché au cours de la dernière décennie, il lui manque 90% des critères d'investissement financier, a averti Roland Muksch, directeur exécutif de la banque LGB et président de la Hong Kong Wine Society, également intervenant lors de ce séminaire.
Il s'agit néanmoins d'un investissement motivé par la passion. L’un des aspects de ce type d’investissement souvent négligé porte sur les propriétés viticoles et la technologie du vin. « Si vous parvenez à localiser des terres où l'on produit des vins dont le prix est inférieur à celui du marché, vous pouvez y investir », insiste-t-il.