’est l’attentisme en Provence. « Les transactions sont au calme-plat contrairement aux deux campagnes précédentes à cette même période », lance Jean-Jacques Bréban, PDG de la Maison éponyme et président de la fédération régionale du négoce. Les déclarations de Donald Trump sur la taxation des vins à hauteur de 25 % ont jeté un froid dans le vignoble. Les États-Unis constituent en effet le premier débouché des rosés provençaux. Dans ce contexte, les membres de la Fédération régionale du négoce, qui se sont réunis il y a trois semaines, tirent la sonnette d’alarme sur les cours du vrac. L’an passé, le côtes-de-provence rosé a atteint le prix moyen record de 349 €/hl. « Si les taxes américaines entrent en vigueur et s’appliquent à ce niveau de prix, il est clair que nous allons décrocher », juge Jean-Jacques Bréban.
D’ores et déjà, les exportations de côtes-de-provence rosés outre-Atlantique marquent le pas. Sur le marché français, les ventes de l’appellation leader du vignoble ont plongé de 32 % en volume selon IRI entre fin août 2018 et fin août 2019. « Il n’y a pas que le manque de disponibilité à la production qui explique ces évolutions, juge encore le président des négociants. L’inflation des étiquettes en grande distribution a refroidi une partie des consommateurs. » Les négociants prônent donc un retour à plus de sagesse tarifaire : plus que de stabilité, ils espèrent une diminution du cours sans préciser dans quelles proportions.
Autre attente du négoce, le retour à des segments de prix par qualité. « L’an passé, tous les lots se sont vendus au même prix quelques soit le niveau qualitatif », reprend le responsable professionnel. Indispensable, d’après les négociants provençaux, pour construire des stratégies commerciales pérennes.