arc Médeville, vous êtes président de l'ODG Bordeaux et Bordeaux Supérieurs. Selon vous, que faut-il faire pour sortir Bordeaux de ses difficultés ?
Si un président de syndicat avait réponse à tout, cela se saurait.
Mais encore, quelles sont vos priorités ?
Il faut redonner une âme de vignerons à nos produits. Pour cela, nous participons à la réalisation du livre d’un photographe qui a suivi 50 vignerons pendant un an. Nous nous investissons dans la préparation de la Saint Vincent de Bordeaux. L’idée c’est d’en faire le jour où le public peut rencontrer un vigneron de Bordeaux dans son magasin, caviste ou grande surface. Nous devons aussi aller vers une production plus vertueuse, plus verte. Notre boulot, c’est d’aider nos adhérents à faire cette conversion. Nous allons les accompagner pour obtenir la certification HVE. Nous devons passer moins de temps à contrôler les densités de plantation et plus de temps à cela.
Comment redresser les cours ?
Intervenir sur les marchés ce n’est pas le rôle d’un syndicat. Ca ne marche jamais, sauf en Champagne. Nous nous en sortirons en favorisant la créativité des entrepreneurs et par la diversité.
C’est-Ã -dire ?
Il faut créer une filière de vins sans IG à Bordeaux dans laquelle les gens iraient par choix. Le négoce bordelais s’approvisionne déjà dans d’autres régions pour faire des vins sans IG. Pourquoi pas à Bordeaux ? On y réfléchit grandement. Il faut aussi que Bordeaux récupère des parts de marchés sur les blancs. Les blancs redémarrent partout, sauf à Bordeaux. Il n’y a pas de raison que cela continue. Et nous incitons les vignerons à aller sur le marché des rosés croquants. Nous avons voté une modification du cahier des charges du clairet pour pouvoir faire des vins plus rouges, à l’identité plus marquée et à boire frais. Vous voyez, nous ne sommes pas de l’immobilisme. Mais dans l’immédiat ce qui nous aide le plus c’est que Bordeaux récolte un petit millésime en volume mais de grande qualité.