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'interprofession des vins de Bordeaux (CIVB) a tenu lundi 20 décembre en assemblée générale. Le climat était tendu par des réclamations d'une partie de la production (pour relire notre article, cliquez ici) et le CIVB a défendu les mesures mises en place dans le cadre de son plan de relance économique, présenté en juillet (pour relire notre article, cliquez ici),. "Face à ces lenteurs et aux difficultés persistantes de nos marchés, j'entends et je ressens fortement les impatiences et les mécontentements qui s'expriment", a déclaré le président du CIVB Georges Haushalter, "Tout n'avance pas aussi vite qu'il serait souhaitable. Huit mesures sont finalisées et sont entrées en vigueur ou le seront début 2011. (...) Si la critique est recevable, nous attendons toujours les propositions constructives et réalistes qui nous permettraient de progresser". Du côté des viticulteurs frondeurs, l'urgence reste à la question du niveau de vie des viticulteurs : selon la Chambre d'Agriculture de la Gironde, un tiers des viticulteurs des appellations bordelaises n'a pas réussi à dégager un SMIC par travailleur familial. Au Comité d'Action des Vignerons de Bordeaux (CAVB), la présentation du CIVB n'a pas remis en cause le projet de récupérer par voie de justice les cotisations versées jusqu'en décembre 2008 (pour relire notre article, cliquez ici). « Pour les simples bordeaux achetés en vrac par les négociants, les cours se situent vers 700 € le tonneau de 900 litres, alors que le prix de revient est de 1 200 € » dénonce Paul Barre, l'un des créateurs du CAVB, producteur à Fronsac. « Le CIVB favorise les négociants et ne défend pas les simples producteurs qui n'y sont pas représentés ».
Le CIVB oppose à cette énième fronde de la production contre le négoce un discours volontaire : si les exportations de vins de Bordeaux ont renoué avec la croissance en 2010 (+10 % en volume, +7% en valeur), "ce n'est pas le redressement récent du volume des sorties et de nos exportations qui doit nous faire relâcher nos efforts (...). Nous ne pouvons nous contenter des résultats actuels tant que tous les membres de notre filière ne vivent pas dignement de leur travail", a poursuivi Georges Haushalter. Et met en avant l'objectif de travailler ensemble au coeur du plan de relance "Bordeaux demain", qui prévoit notamment "d'organiser le marché du vrac pour permettre de lutter contre la surenchère des prix à la baisse", ainsi que le renforcement des contrôles qualité - en particulier chez les opérateurs qui pratiquent de prix anormalement bas -, des mesures de lutte contre la contrefaçon, d'accompagnement des exploitations viticoles ou d'aide au foncier.