Il faut trouver le moment à partir duquel le cuivre devient l’antagoniste des profils thiols des vins pour l’éviter » pose le vigneron Jean-Pierre Drieux, le président de l’organisme de défense et de gestion des vins IGP Côtes de Gascogne. Pour mieux comprendre, et espérer maîtriser, la complexation des thiols variétaux du colombard au cuivre des traitements phytosanitaires, le syndicat viticole finance, avec une subvention européenne, une thèse dont le doctorant vient d'être recruté à Montpellier.
Ses futurs travaux allant être menés à l'Unité Mixte de Recherche des Sciences Pour l'Œnologie de Montpellier (sous la supervision de la chercheuse Aurélie Roland). Etudiant les conditions de libération des arômes d’intérêt de la vigne au chai, la thèse devra également « développer des outils analytiques de caractérisation fine des précurseurs de thiols pour mieux comprendre le phénomène de complexation » précise Alain Desprats, le directeur du syndicat viticole.
Alors que les arômes primaires d’agrumes et de fruits exotiques signent le profil des Côtes de Gascogne, leur sensibilité au cuivre est un frein au développement de la viticulture biologique dans cette IGP. « La part du bio est actuellement très faible, inférieure à 5 %. Notre cépage colombard et la typicité de nos vins ne s’y prêtent pas pour le moment » confirme Jean-Pierre Drieux. Qui souligne que ces recherches auront un intérêt pour l’ensemble de la filière gasconne. « On évite le cuivre même en conventionnel » rapporte Jean-Pierre Drieux.
Il faut dire que « le potentiel aromatique est pénalisé avec des teneurs en cuivre dans le moût supérieures à 2mg/l. Il vaut mieux ainsi éviter les traitements cupriques au vignoble après la fermeture de la grappe » indiquent les précédents résultats obtenus par Thierry Dufourcq, ingénieur au pôle Sud-Ouest de l'Institut Français de la Vigne et du Vin (IFV), qui va suivre cette nouvelle thèse.