Relative à l’interdiction de la publicité pour les boissons alcoolisées », la proposition de loi du député réunionnais Jean-Hugues Ratenon (La France Insoumise) compte aller plus loin que la loi Évin de 1991. « Celle-ci ne prohibe pas la publicité des boissons alcooliques, mais l’encadre et la restreint » souligne le député de l’opposition, qui propose de transposer les limites imposées à la promotion du tabac aux boissons alcoolisées : vins, bières, cidres, spiritueux...
Au sein de la filière viticole, les experts du sujet souligne que cette initiative n'est ni une première, ni une dernière, et qu'elle aura du mal à aboutir sans le soutien de la majorité parlementaire, le gouvernement ayant annoncé sanctuariser la loi Evin et souhaite intégrer les filières dans sa politique de prévention.


Une ouverture rejetée par les signataires de la proposition de loi. « Alors que la France a reconnu le caractère néfaste de la consommation de tabac pour la santé publique et donc la nécessité d’en interdire la publicité, il convient d’en faire de même pour l’alcool » juge Jean-Hugues Ratenon, qui estime que « la publicité va banaliser la consommation d’un produit nocif pour la santé qui sera vu comme non problématique mais comme bénéfique à la santé morale ».
Les modifications proposées du Code de la Santé Publique interdisent « la propagande ou la publicité, directe ou indirecte, des boissons répertoriées à l’article L. 3321-1 du présent code [soit les vins, bières, cidres, hydromel, apéritifs, spiritueux…] ainsi que toute distribution gratuite de ces mêmes produits ». Si cette loi était adoptée, les opérations de dégustation gratuite de vins en grande surface ou lors d’évènements touristiques deviendraient illégales. « Toute opération de parrainage ou de mécénat » serait également interdite aux opérateurs des boissons alcoolisées.
Seraient cependant exemptés de ces interdictions les « publications et services de communication en ligne édités par les organisations professionnelles de producteurs, fabricants et distributeurs » ainsi que les « publications professionnelles spécialisées ». Seraient donc interdites toute communication au grand public des producteurs et de leurs organisations professionnelles, que ce soit par des évènements ou des sites internet, sans oublier les réseaux sociaux. Les blogueurs des vins et spiritueux seraient également concernés par ces dispositifs.