e millésime 2018 a été impacté par la grêle, le mildiou et la sècheresse. Mais les rendements sont supérieurs à 2013 et 2017 : c’est la conclusion qui ressort de l’enquête des rendements en viticulture biologique en Nouvelle Aquitaine, menée par Stéphane Becquet, ingénieur agronome et vinificateur, des Vignerons Bio Nouvelle Aquitaine. L’enquête a porté sur 275 vignerons dont 234 bordelais. « Nous observons que pour les rouges, la situation est moins catastrophique qu’on pouvait l’imaginer, le rendement moyen se situe à 35,3 hl/ha. Pour les rosés, le rendement est un peu plus élevé qu’en rouge (40,6 hl/ha), du fait de la répartition des volumes entre rouge et rosé en fonction des besoins du marché. Les blancs sont confrontés à un problème conjoncturel. Le sémillon n’a plus la cote. Il est remplacé par le sauvignon, plus capricieux. Le rendement moyen est à 41,9hl/ha » note Stéphane Becquet. Ce dernier observe que malgré les difficultés de ce millésime 2018 (grêle, mildiou, sécheresse) les rendements sont bons.
Au menu également de cette commission technique, la question des plants bio et des cépages résistants. Concernant les plants bio, le constat est simple : ce n’est qu’en 2035 que les viticulteurs bio seront obligés de recourir à des plants bio. En attendant les viticulteurs sont dans l’attente. « Il va falloir mettre pépiniéristes et vignerons autour de la table. 2035 va arriver très vite " estime Stéphane Becquet. Les vignerons devront anticiper leurs plantations (commande des plants 18 mois à l’avance). Une façon de bien gérer son approvisionnement et de ne pas s’y prendre au dernier moment. Pour le pépiniériste, ce laps de temps devrait lui permettre de produire des plants de qualité. Autre enjeu : le développement des surfaces bio chez les pépiniéristes. Question : comment les isoler des surfaces accueillants des plants conventionnels. Quant au cahier des charges que l’INAO est en train d’élaborer, il devra rassembler les règles de l’agriculture biologique et celle de la sécurité sanitaire. Il n’est pas encore bouclé.
Concernant les cépages résistants, les vignerons bio ont leur religion : « Ils y sont favorables. Mais ce n’est pas la seule solution. La sélection massale est une autre piste à étudier, en sachant qu’il faudra être très attentif à l’absence de viroses et à la bonne gestion des conservatoires " indique-t-il.