uoi de mieux pour avoir des traitements plus efficaces que de faire de la place au milieu des grappes ? C’est ce qu’a voulu démontrer la Chambre d’Agriculture de Gironde ce vendredi 14 juin sur une parcelle de merlot du château Piney, en appellation Saint-Emilion. Montées sur un tracteur interligne et sur un enjambeur, deux effeuilleuses pneumatiques étaient chargées d’illustrer l’efficacité de la pratique. « Ce passage précoce a été oublié au profit du tardif, interpelle Ludivine Davidou, animatrice de groupes Ecophyto 30 000, devant une trentaine de viticulteurs. Le principe de cette méthode c’est un travail de l’itinéraire technique comme alternative aux phytosanitaires. Si l’effeuillage tardif est dit plus efficace, le précoce vise à l’être sur le mildiou, l’oidium, le botrytis, etc. » Se faisant, la logique est celle procèdant à une diminution des IFT.
Attention toutefois à la période d’intervention, car les risques d’abimer les grappes ne sont pas nuls, loin de là. « L’objectif est d’accélérer la chute des capuchons floraux, précise Ludivine Davidou, c'est important pour diminuer le risque botrytis. A partir du stade pleine floraison et fin de floraison, on peut venir éliminer les feuilles de la zone fructifère. »
« On peut bien-sûr aller jusqu’à la récolte » complète Bernard Arnaud de la société Protechni qui fabrique l’Ecojet. « Seule la véraison est une période délicate. Pendant 8 à 10 jours la cuticule est trop fine ». « Je ne passe qu’une seule fois », détaille de son côté Paul Pallaro, du Château Rouzerol. « J’utilise une effeuilleuse pneumatique Galvit qui a déjà bien vécu. Après un autre passage, la baie peut être abimée. Avec un outil plus moderne en réglant finement l’appareil on peut aller jusqu’à la vendange ». Attention enfin à la vigueur végétative. L'effeuillage précoce n'est pas conseillé dans les parcelles à faible vigueur.
D’autres effets bénéfiques sont à attendre de l’effeuillage précoce. « On observe une diminution conséquente des risques d’échaudage » prévient Ludivine Davidou. Paul Pallaro précise que « le raisin sèche plus vite. Le produit appliqué pénètre. Et contre tout ce qu’on peut dire, j’observe depuis des années que finalement le raisin s’habitue au soleil. Mon outil me permet d’avancer vite. C’est une vieille machine qu’il faut mener comme une jeune mariée, mais les rangées sont régulières. Le principe ne date pas d’aujourd’hui ! »
Finalement, deux inconvénients sont soulevés par les différents acteurs de la journée. Viticulteurs, conseillers comme constructeurs mettent en garde l’assemblée sur l’organisation à l’exploitation. Les personnes et machines consacrées à l’effeuillage précoce ne sont pas au relevage, aux traitements, au travail du sol, etc. Et puis le rendu n’est pas très esthétique. Si vous voulez affiner, ce sera à la main !