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Pour l'ODG Bourgogne, l'Inao joue un « jeu dangereux »
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Délimitation de l'aire d'appellation
Pour l'ODG Bourgogne, l'Inao joue un « jeu dangereux »

Une Commission Inao a été mandatée il y a quatre ans pour travailler à un nouveau projet de délimitation géographique de l'AOP Bourgogne. Elle devrait rendre d'ici peu sa copie, que l'Organisme de Défense et de Gestion conteste sur le fond et la forme.
Par Juliette Cassagnes Le 14 juin 2019
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Pour l'ODG Bourgogne, l'Inao joue un « jeu dangereux »
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our l'Organisme de Défense et de Gestion de l'appellation Bourgogne, l'Institut National de l'Origine et de la Qualité (Inao) tente de faire passer en force son projet de délimitation de l'aire d'appellation Bourgogne. L'ODG conteste d'abord le fond du dossier, en estimant que les critères retenus, qui leur ont été présentés en novembre 2018, ne respectent pas les fondements d'une appellation, tels que l’historique et les usages « significatifs » de production des vins de Bourgogne dans le temps. Par exemple, la Commission chargée de l'enquête n'aurait retenu qu'une période de production ininterrompue de huit ans nécessaire pour pouvoir répondre au critère de l'usage.

Un institut guidé par la crainte

Un certain nombre de communes bourguignonnes comme Dijon se verraient ainsi sorties de l'aire, tandis que d'autres, situées dans le Beaujolais, « sans relation historique avec la Bourgogne et ses productions de qualité construites au fil des décennies », y rentreraient. « C'est aberrant et inacceptable : en 10 ans, on change la physionomie complète de l'appellation et on exclut les personnes qui l'ont construite, s'offusque Bruno Verret, président de l'ODG. 

En résumé, l’Inao envisagerait de minorer les facteurs humains au profit des facteurs naturels, sols et climats. « L’appellation Bourgogne se résume-t-elle uniquement à la production de pinot noir ou de chardonnay sur zone argilocalcaire sous un climat tempéré ? » interroge ainsi le syndicat. Au-delà d'une simple négligence, les bourguignons voient en réalité derrière cette nouvelle version, un moyen pour l'Inao d'éviter d'éventuels futurs conflits ou recours : « Nous subissons les conséquences fâcheuses d'un traitement politique et juridique du dossier, voulu par l'Inao pour éviter d'être attaqué », poursuit l'élu.

Un dossier qui va droit dans une impasse

Le syndicat reproche également la méthode utilisée par la Commission, incapable de travailler en concertation avec les producteurs de l'AOC. Ce dernier n'a obtenu aucune information précise sur le contenu et l'évolution du projet. « On ne peut pas faire une AOP au détriment de ce que veulent les producteurs de l'appellation concernée, rappelle Guillaume Willette, son directeur. Au départ, c'est bien l'ODG qui porte le dossier auprès de l'Inao ».

Apprenant il y a un mois qu'une présentation était programmée lors du prochain Comité national Inao de juin 2019, ils ont donc décidé de réagir et sollicité un rendez-vous de concertation auprès du ministère, obtenu ce mercredi, pour dénoncer « ce passage en force ». « Elle a été globalement constructive avec une volonté affichée de concertation. Reste à concrétiser cette orientation avec une véritable écoute de l’Institut », indique le directeur.

« L'Inao, qui ne défend pas la notion d'appellation dans ce dossier mais obéit à la volonté de plaire à tout le monde, n'est pas à l'aise », résume Bruno Verret. « La Commission patauge : c'est un dossier qui traîne car épineux, à l'issue duquel elle devra trancher...C'est ce qui est compliqué », commente Guillaume Willette. Pour rappel, un premier projet de délimitation avait été proposé en 2011 puis annulé en 2014 par le Conseil d'Etat suite à un recours des producteurs de Bourgogne en Beaujolais.

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oenochile Le 14 juin 2019 à 19:14:02
Bonjour, pourquoi ne pas intégrer des zones spécifiques du Beaujolais quelles qu'en soient les sols et climats ou même cépages. Cette Appellation au fil du temps c'est totalement reconstruite et améliorée. Mon grand père fut l'un des fondateurs de l'Appellation Beaujolais et Bourgogne dans sa plus large expansion. Oui, nous avons les minutes des réunions qui en 1928 se tenaient tant à Chalon, qu'à Beaune ou à Macon pour la création des Aires d'Appellation ainsi que des AOC. Oui mon grand père participait à la création de cette appellation au sens large (dans sa globalité Bourgogne Beaujolais) et il n'était pas rare de voir des Bourguignons venir en Beaujolais à l'époque, avant et après guerre chercher des vins qui ont été ensuite vendu avec l'Appellation Bourgogne. Rappelons tout de même que les Crus du Beaujolais peuvent être déclassés en Bourgogne si la demande est faite. Ensuite, la Bourgogne doit faire preuve d'un peu plus d'humilité car le Beaujolais à pour sa part eue et traversé des Crises terribles qui ont permis à cette appellation de se restructurer tant au niveau du vignoble que de ses pratiques viticoles et vinicoles faisant aujourd'hui des vins qui y sont produits des vins d'excellentes qualités dont la Bourgogne n'aurai pas à rougir. L'INAO a à une époque à interdit la replantation de Pinot-Noir dans l'Appellation Beaujolais alors qu'ils avaient le droit de l'assembler en vendange, dans la cuve à hauteur de 10% et aujourd'hui on souhaiterait intégrer le Beaujolais dans une aire plus large lui permettant de bénéficier de l'appellation Bourgogne? Mais selon quels critères, Sol, climat et Gamay, pourquoi pas mais autorisons de nouveau la possibilité de replanter du Pinot Noir donnant ainsi plus de diversité aux vins et surtout peut-être des vins plus adaptés à certains sols argilo-calcaire du Beaujolais. Et enfin, pour avoir et obtenir un consensus ne serait-il pas judicieux d'éviter de s'enfermer dans des querelles de clochers, des idéologies et donner plus de flexibilités en profitant de cette occasion unique pour offrir aux viticulteurs une pluralité de choix qui respecteraient à la fois le travail accompli, les traditions et l'évolution des mentalités (producteur / consommateur) en adaptant l'outil de production aux besoins des prochaines années et des générations futures. Bien cordialement. Oenologue Francais au Chili - propriétaire en Beaujolais.
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