« Le Beaujolais appartient historiquement à la Grande Bourgogne. Il peut très bien faire comme le Mâconnais et le Chablisien, à savoir développer une identité forte à l'intérieur de cet ensemble », plaide Olivier Bosse-Platière, président de la récente Association des producteurs de Bourgogne en Beaujolais (APBB). Cette association, créée au début de juin, revendique une centaine de caves particulières, la quasi-totalité des caves coopératives du Beaujolais, et le négoce du Beaujolais-Mâconnais.
Tous sont bien décidés à faire entendre la voix beaujolaise dans la politique bourguignonne... Un objectif ambitieux d'autant que les viticulteurs bourguignons semblent pour le moment avoir remporté une première partie : au printemps dernier, ils ont obtenu que l'Inao arrête les critères définissant la délimitation géographique des appellations bourguignonnes. Cette démarche était prévue dans le décret de 1937, mais n'avait jamais été menée jusqu'à présent...
Cette délimitation, dont la phase de consultation a pris fin le dimanche 10 juillet 2011, a abouti à l'exclusion du Beaujolais des appellations « Bourgogne aligoté » et « Bourgogne rouge » à partir de pinot noir. De plus, seules 34 communes, contre 85 auparavant, sont désormais autorisées à produire du bourgogne blanc dans le Rhône.
L'APBB conteste le document de l'Inao, principalement l'un des critères retenus, celui de « l'usage », qui écarte ainsi des communes au motif qu'elles ne peuvent justifier d'une production constante en Bourgogne.
« Seul le critère du sol devrait être utilisé : c'est lui qui peut indiquer si un cépage est apte à être cultivé de manière satisfaisante », argue même le négociant bourguignon Louis-Fabrice Latour, dans une lettre de soutien aux producteurs du Beaujolais consultée par l'AFP. Les vignerons du Beaujolais, de leur côté, se disent prêts à « contester cette délimitation devant les tribunaux compétents ».