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runo Andreu a été vigneron pendant 20 ans. Mais il a dû quitter le Château La Condamine Bertrand qu’il dirigeait. Et a rebondi aussi sec en créant sa maison éponyme en 2018 avec la même équipe qui l’entourait quand il était vigneron. Devenu négociant, Bruno Andreu serait-il une des nouvelles têtes du négoce languedocien, un challenger des figures désormais installées du néo-négoce de la région ? En tout cas, la vitesse de croissance de son entreprise le laisse croire. Installé à Montblanc, il a commercialisé 500 000 cols l’an dernier et vise les 700 000 cette année. Et annonce un objectif de 2 millions de cols dans cinq ans. Des vins qu’il expédie en totalité à l’international dans une vingtaine de pays (pour 1/3 Europe, 1/3 Etats-Unis, Chine et Japon, le reste sur différents marchés plus confidentiels).
Pour son nouveau départ, Bruno Andreu et sa femme ont choisi Montblanc. C’est une ancienne cave viticole qui retient leur attention. Elle mérite un bon coup de jeune. « La cuverie avait été transformée en théâtre, tout était à l'abandon », détaille Bruno Andreu (par communiqué). Il a investi plus de 200 000 € pour la rénovation de plus de 1000m2 de bâtiments. Travaux de rénovation, de construction, réfection de la toiture, de l'électricité, achat de matériel œnologique : l’outil est entièrement modernisé.
« J’ai de nombreux confrères en Languedoc, c’est très bien. Mais, il y a encore des marches d’escalier à monter dans la région » explique-t-il quand on lui demande comment entrer sur un marché déjà tenu par quelques grandes marques devenues incontournables. « Ce qui nous différencie : c’est l’élevage » poursuit-il en précisant que son chai est doté de 250 barriques. « L’élevage me passionne. Nous réalisons de nombreux essais avec des bois différents ». Mais, c’est aussi la nature de ses relations avec les viticulteurs qui l’approvisionnent qui le différencie. Au nombre de 15 (soit environ 500 hectares), ils le laissent venir les conseiller sur les différentes interventions à la vigne mais également au chai. « Ils me laissent rentrer assez facilement dans leur cave » se satisfait celui qui donne des consignes de vinification pour que les vins correspondent à son palais. Pour sceller cette relation de confiance, Bruno Andreu propose deux types de contrats différents. L’un de cinq ans qui comprend une augmentation annuelle du prix du vin. L’autre d’un an où la rémunération est entre « 20 et 25 % plus chère que les cours ».
Il dit chercher à produire des vins « élégants et soyeux avec du caractère » tout en précisant qu’il souhaite aussi proposer plusieurs niveaux de qualité : des produits classiques mais aussi des micro-cuvées (notamment des cuvée monocépage à base de mourvèdre, de grenaches tirés à 3000 cols). De quoi produire des vins qui correspond à son palais. Et souligner cette empreinte personnelle par le marketing : toutes les bouteilles sont brandées à son nom. Son objectif premier étant de construire sa notoriété autour de son patronyme. Avec un budget promotion d’environ 40 000 euros annuels, Bruno Andreu compte bien acquérir de la notoriété. Et n’exclut pas de partir à la conquête du marché français d’ici quelques années.
