ace à la multiplication des aléas climatiques, « le premier réflexe, la première solution, assurez-vous ! » plaide en tant qu’entrepreneur Christophe Véral, le président de l’Union Générale des Viticulteurs pour l'AOC Cognac, ce 26 mars, lors d’une réunion d’information sur le gel, la grêle, la sécheresse… Face aux critiques persistantes sur le coût croissant des contrats et leurs limites de remboursement, le syndicat vigneron prône la généralisation de la solution pour permettre un meilleur partage des risques : « l’assurance est une solution qui paraît individuelle, mais qui est en réalité collective » pointe Christophe Véral, soulignant que « nous sommes 50 % à être assurés en Charente, si tout le monde était assuré, la mutualisation permettrait une couverture plus compétitive ».
Au-delà d’une approche vertueuse de l’assurance, l’UGVC annonce avoir obtenu des évolutions notables sur les contrats proposés à Cognac, après deux années à rassembler les remontées de terrain* et à les proposer aux assureurs. « Les compagnies proposaient une franchise de 35 % pour le gel, nous avons pu la faire descendre à 10-15 %, comme pour la grêle » rapporte ainsi Nicolas Tricoire, le référent du groupe de travail sur les aléas climatiques de l’UGVC. Qui a également obtenu de nouvelles garanties sur les dommages aux bois en complément de l’indemnité sur baies : « en cas de forte grêle, le vignoble met plus d’un an à se remettre. Avec des bois matraqués qui sont difficiles à tailler et impactent la production de l’année suivante. Ce qui doit être pris en compte » témoigne le vigneron charentais, dont les 130 hectares de vigne ont été fortement ravagés par la grêle de 2016.


Alors que les réserves climatiques d’eaux-de-vie sont au plus bas à Cognac, la nécessité d’une assurance en cas de coup dur devient incontournable. « Il ne faut plus penser que les coûts sont trop élevés. Cela revient souvent au prix d’un traitement phyto » estime Nicolas Tricoire, rapportant des coûts de 140 à 150 euros par hectare pour une assurance grêle et de 300 à 400 €/ha pour le gel, dans le cas d’un capital assuré de 7 à 8 000 €/ha. Si l’augmentation des coûts d’assurance fait grogner dans le vignoble, c’est la règle du jeu ajoute le vigneron charentais. « Cela peut paraître injuste, mais le système d’assurance fait payer le moins à ceux auxquels il arrive le moins de choses » conclut Nicolas Tricoire, pour qui « il ne faut pas attendre le sinistre pour réfléchir à l’assurance ».
* : Prenant la forme d’un cahier des charges, ces demandes demandent également la « possibilité de s’assurer contre la sécheresse (en dehors du contrat socle) » et la « possibilité de s’assurer contre les vents forts ».