n moyenne, 4,4 % des ceps ont exprimé des symptômes foliaires d’esca/BDA (formes lentes et sévères) en 2017. C’est ce qu’a récemment dévoilé Bruno Doublet, l’expert national des maladies du bois à la direction générale de l’alimentation (DGAL). Pour 2018, le chiffre n’est pas encore connu, certains vignobles n’ayant pas encore communiqué toutes leurs données. Toutefois « En 2018, la forme apoplectique n’a pas augmenté, ce qui peut s’expliquer par un niveau bien pourvu de réserves hydriques des sols en fin d’hiver malgré des conditions estivales très chaudes et sèches dans la plupart des régions », indique Bruno Doublet, dans son compte-rendu.
L’esca/BDA s’observe dans tous les vignobles. Mais les niveaux d’expression diffèrent selon la région et le cépage. Et bien sûr selon les années. En Alsace, les taux d’esca/BDA sont relativement élevés pour le gewurztraminer, le riesling et l’auxerrois : 6 % en 2017 et même 8,3% en 2018. Dans les Charentes, l’Ugni-blanc est également très touché avec un taux de 12,7 % en 2017 (dont 2,7 % de formes sévères) mais qui a baissé à 6,1 % en 2018. Dans le Val de Loire (sur sauvignon, chenin, cabernet-franc, melon) et le Jura (trousseau, savagnin), le taux d’esca s’élève respectivement à 5,7 % et 6,6 % en 2017. Dans le Bordelais, il atteint 3,5 % en 2017.
Dans le Beaujolais, le gamay est moins touché : 2,8 % de ceps ont exprimé des symptômes en 2017 et seulement 1,4% en 2018. En Bourgogne, 2,4 % des pieds étaient malades en 2018. La Champagne est la région la plus épargnée. Seuls 0,9 % des pieds de chardonnay, pinot-noir et meunier ont exprimé des symptômes foliaires en 2017 avec une tendance similaire en 2018.
En raison des maladies du bois, 13,3 % du vignoble français était improductif en 2017.
Ces chiffres sont issus d’une part des suivis réalisé dans le cadre de la surveillance biologique du territoire, et d’autre part des observatoires « Maladies du bois » qui sont en place dans plusieurs régions. Au total, 1200 parcelles ont ainsi été suivies en 2017. Une vingtaine de cépages sont représentés. Attention, ces chiffres ne reflètent pas toutefois l’ensemble des Bassins de production, le grand Sud-Est étant peu représenté.
L’eutypiose n’est suivie que dans quatre vignobles : Charentes, Val de Loire, Bordeaux, Beaujolais. C’est en Charentes, sur l’Ugni-blanc que la maladie s’exprime le plus : autour de 4 % de pieds atteints en 2017 et 2018. Il ne faut pas l'oublier. Dans les autres vignobles, les taux sont nettement moindres : Moins de 0,7 % dans le Bordelais et moins de 0,5 % dans le Val de Loire et le Beaujolais.