our permettre aux 300 vignerons de crémant et de Clairette de Die de sortir de l’impasse et de produire un vin effervescent rosé, « nous allons chercher un nouveau vecteur, éventuellement législatif » annonce ce 22 janvier Didier Guillaume, le ministre de l’Agriculture. Le sénateur de la Drôme a dans le viseur la loi n° 57-1286 du 20 décembre 1957 qui bannit l’élaboration de vins pétillant autres que la Clairette de Die sur l'aire délimitée de l’AOC. « Cette législation est devenue une entrave [pour] élargir leur gamme en proposant des vins effervescents rosés » alerte le sénateur drômois Gilbert Bouchet, dans la question qui a fait réagir le ministre de l’Agriculture, et qui espère rompre la malédiction réglementaire qui a poursuivi les bulles roses de Drôme l’an dernier.
Après que le Conseil d'État ait fait tomber le décret de l’appellation Clairette de Die rosée en janvier 2018 (suite à un recours des vignerons du Cerdon) le devenir commercial des 5 000 hectolitres de Clairette rosée produits en 2016 et 2017 est devenu une urgence à résoudre pour les producteurs drômois. Pour permettre un repli de ces bouteilles en vin sans indication géographique, un amendement a été déposé à la loi d’Alimentation par la députée drômoise Célia de Lavergne, afin de faire tomber l’interdiction de 1957 de produire un vin effervescent non-AOC sur l’aire délimitée. Mais la malchance continuant, le Conseil Constitutionnel a retoqué fin 2018 cet article, jugeant qu’il s’agissait d’un cavalier législatif*.


Face à ces revers à répétition, « je vous demande d'aider les vignerons du Diois à écouler leur production de vins rosés » lance le sénateur Gilbert Boucher à l'attention du ministre de l’Agriculture. Ayant suivi le sujet de la Clairette rosée quand il présidait le conseil départemental de la Drôme, Didier Guillaume note qu’« après l'invalidation par le Conseil constitutionnel, qui est la juridiction suprême, l'on ne peut rien faire d'autre sinon remettre l'ouvrage sur le métier. […] Je ne doute pas que tous les sénateurs et les députés de la Drôme se serreront les coudes pour y arriver ! » Le sénateur Gilbert Bouchet prépare une nouvelle proposition de loi allant dans ce sens, tandis que d’autres élus ont monté des groupes de travail dans le vignoble sur le sujet.
* : Taquin, Didier Guillaume rappelle que le recours devant le Conseil Constitutionnel a notamment été signé par le sénateur Gilbert Bouchet.