ersion pale ou plus intense, les premières Clairette de Die rosées viennent de faire leur entrée sur le marché avec la sortie des premières bouteilles il y a tout juste un mois. Ayant obtenu l’aval de l’Inao et du Ministère de l’agriculture de produire en version rosée, la Clairette de Die apparaît pleine d’une nouvelle énergie et de confiance pour développer l'appellation. Même si une ombre légère plane : celle du rendu du Conseil d’Etat attendu pour l’année prochaine, l’appellation du Cerdon ayant attaqué cette nouvelle couleur.
Sur les 25 caves qui produisent l’appellation, 11 ont décidé de se lancer dans la production de rosé, démontrant de l’adhésion des producteurs au projet de développer l’AOC sur la couleur. 500 000 cols devraient être mis en commercialisation pour cette première année. La production reste en effet limitée à environ 4 % de la production totale de l’AOC. « Notre objectif est d’atteindre les 10 et 15 % d’ici trois à quatre ans » précise Fabien Lombard, président du syndicat. L’appellation recherche à travers ce nouveau produit une meilleure valorisation : les clairettes de Die rosé sont commercialisées entre 10 et 15 % plus chères que leurs homologues blanches dont le prix moyen en grande distribution varie entre 5 et 8 euros (et celui au caveau entre 8 et 12 euros). « Notre objectif est de dépasser la barre des 6 euros en grande distribution » précise Fabien Lombard.
Le développement de cette nouvelle Clairette peut compter sur deux opérateurs importants que sont Jaillance et Carod, qui ont tous les deux choisis de produire la version rosée. Mais, la Clairette de Die peut également miser sur l’accroissement des fonds de promotion du syndicat qui souligne la volonté de l’appellation de s’afficher davantage auprès des consommateurs. Pour financer cet effort, la cotisation volontaire obligatoire a été relevée de 1,20 euro à 2 euros, permettant de dégager un budget promotion de 150 000 euros.
Enfin, l’importance des surfaces cultivées en bio, 25 % des 1 600 hectares plantés, peuvent également donner un atout supplémentaire à cette nouvelle appellation.
Le syndicat de la Clairette de Die n’est rattaché à aucune interprofession. Cependant, les producteurs ont décidé de participer à l’effort national sur le programme de recherche contre les maladies de dépérissement de la vigne ainsi qu’à Vin et Société. Plus largement, le syndicat affirme étudier un rattachement à un statut interprofessionnel. Plusieurs solutions sont sur la table, mais Fabien Lombard, président du syndicat, ne peut en dire davantage à ce stade.
Par ailleurs, le syndicat s’est lancé dans un programme de sélection de vignes résistantes au mildiou et à l’oïdium issues du cépage muscat.