a campagne 2017-2018 en appellation régionale Côtes-du-Rhône a été marquée par une maigre récolte l'an dernier, passant de 1,47 million à 1,17 million hl , soit -20%. « Il a quasiment manqué 30 0000 hl de millésime 2017 » a ainsi expliqué Sébastien Lacroix, du service économique d'InterRhône.
Ce déficit de récolte a conduit les opérateurs à puiser dans leurs stocks de millésimes « anciens », datant de 2016, voire 2015, phénomène « assez inhabituel ». Les sorties de chais, vrac surtout, ont été particulièrement dynamiques, avec une « avance » de +6% sur la période août-avril 2018. Les projections réalisées jusqu'à fin juillet amèneraient le stock final à 780 000 hl environ, soit l'équivalent de 7 mois de commercialisation, un niveau relativement faible. Pour pallier les faibles rendements, le VCI a également été utilisé par les vignerons qui en disposaient : 41 000 hl de vins ont ainsi été « réinjectés » dans les deux appellations Côtes-du-Rhône et Côtes-du-Rhône villages cette année.
Cette petite vendange a par ailleurs eu comme répercussion de faire grimper assez fortement les prix moyens du vrac. Le cours du Côtes-du-Rhône rouge est par exemple passé de 138 €/hl l'an dernier à 165€/hl à fin mai, soit +20%. Même évolution pour les Côtes-du-Rhône villages. Autre indicateur : celui des tranches de prix sur lesquelles se répartissent les volumes contractualisés : les deux tranches qui émergeaient en 2016-2017, 125-130 € et 135-140 €, ont disparu. En 2017-2018, les volumes sont beaucoup plus concentrés autour d'une seule tranche de prix, plus élevée, de 160-170 €. « Les répercussions ne pourront se mesurer que dans plusieurs mois, lorsque l'on connaîtra les évolutions sur nos principaux circuits de commercialisation et marchés », commente Sébastien Lacroix.
Enfin, le manque de volumes disponibles aurait également provoqué un « effritement » des transactions enregistrées entre production et négoce, qui sont en légère baisse. Une évolution qualifiée de « logique, étant donné qu'il n'y a plus rien à vendre », selon Philippe Pellaton. « Les autres principaux indicateurs sont sinon bons ».


Pour la récolte 2018, le syndicat a néanmoins décidé de demander le rendement du cahier des charges, soit 51hl/ha pour l'appellation régionale : « Les marchés sont un peu tendus, il n'y a pas d'appel d'air suffisant pour augmenter le rendement », a justifié le président du syndicat.
Un VCI supérieur aux volumes habituellement autorisés a, par ailleurs, été sollicité auprès de l'Inao. Le syndicat reste en attente d'une réponse. « Si la récolte est de belle qualité, je vous encourage à utiliser ce formidable outil d'assurance récolte, qui fonctionne », s'est-il adressé aux viticulteurs présents.