roposé ce matin au négoce à 348 euros HT la bouteille, le château Mouton Rothschild 2017 affiche une baisse de 17 % par rapport au millésime 2016 (et de -9 % par rapport à 2015, tout en restant supérieur de 45 % au 2014). Premier des premiers grands crus classés de la rive gauche à sortir en primeur, la propriété de Pauillac s’inscrit dans la tendance baissière de la campagne 2017. Témoignant d’un accueil mitigé des critiques et de l’expectative des marchés face à un millésime hétérogène (marqué par le gel), ces replis peuvent être forts : -29 % pour le château Troplong Mondot (à 72 €/col), -25 % pour le château Pichon Lalande (à 90 €/col), -22 % pour les châteaux Clinet et Lynch Bages (à respectivement 56 et 96 €/col), -21 % pour les châteaux Chevalier et Malartic Lagravière (à respectivement 42 et 32 €/col)…
Mais, globalement les baisses se situent plutôt entre -5 et -10 %. « On admet des fluctuations de prix selon la qualité du millésime, mais pas sur de grandes ampleurs. Bordeaux est le seul vignoble a affiché de telles variations de prix, il faut perdre cette habitude » glisse le directeur d’un grand cru classé de Saint-Estèphe. Qui vient tout juste de sortir son 2017 en primeur, soulignant que « le vrai marché des primeurs a commencé après Vinexpo Hong Kong.


Entre une semaine des primeurs tardive (9-12 avril), les ponts de mai (formant de vrais tunnels) et le salon Vinexpo Hong Kong (29-31 mai), la lenteur des sorties en primeur était attendue. Mais sa relative langueur semble avoir détourné l’attention. « Pas de primeurs pour le mois de mai » tacle la dernière étude de Liv-Ex, qui note « une campagne plus lente et des prix moins attractifs ont conduit de nombreux opérateurs à se détourner des primeurs pour se concentrer sur le marché secondaire ». Les experts londoniens soulignent ainsi avoir mesuré une hausse de 38 % de l’activité sur les livrables en mai, par rapport à l’année précédente.
Nul doute que les autres premiers crus du Médoc et de Graves ne devraient pas tarder à sortir du bois (les 150 ans du château Lafite ce 13 juin semblant parfaitement positionné pour), tout comme ceux de Saint-Émilion (Angélus, Ausone, Cheval Blanc et Pavie se faisant attendre) et de Sauternes (ne manque plus que le château Yquem).
Comme attendu, les sorties des "premiers" se sont accélérées. Avec mercredi la mise en vente des châteaux Pavie (276 €, -6%), Margaux (348 €, -17 %) et Angelus (276 €, -6 %). Puis jeudi la sortie du château Haut-Brion (348 €, -17 %).