es ministres de l’agriculture, de la santé, de l’écologie, de l’enseignement et de la recherche ont présenté ce 25 avril leur plan d’action pour réduire la dépendance de l’agriculture aux produits phytosanitaires.
Celui-ci tient sur huit pages et s'articule autour de quatre priorités :
Réduire rapidement l’usage des matières actives les plus préoccupantes pour la santé et l’environnement. Sur ce point, le gouvernement est clair: il s’opposera systématiquement à la prolongation ou au renouvellement au niveau européen des substances classées CMR1, des perturbateurs endocriniens et des substances persistantes bio-accumulables et toxiques ou très persistantes et très bio-accumulables. En lisant cela on ne peut qu’être pessimiste sur le sort du cuivre. Concernant le glyphosate, il annonce le lancement d’une expertise collective de l’Inserm sur les risques pour la santé et l’élaboration d’un cahier des charges par l’Anses en vue de l’ouverture d’une nouvelle étude expérimentale sur la cancérogénicité du glyphosate. Rendez-vous en 2020 pour la conclusion de ces travaux. Autres mesures : la vente et le conseil sur les produits phytosanitaires seront bien séparés. La redevance pour pollution diffuse sera renforcée et davantage modulée selon la toxicité des produits.
Mieux connaître les impacts des phytos sur la santé et protéger la population. Sur ce point, le gouvernement prône la mise en place de ZNT riverains « pour l’utilisation de produits classés dangereux ». Quels seront les produits rentrant dans cette catégorie ? Le plan d’action ne le précise pas. Le gouvernement veut également encourager le dialogue entre les agriculteurs et leurs riverains, notamment via le développement de chartes de bon voisinage. Il va également inciter les agriculteurs à recourir à des pulvérisateurs plus performants qui limitent les risques de dérive.
Renforcer le plan Ecophyto 2 avec en ligne de mire le respect de l’objectif d’une réduction des pesticides de 25 % d’ici 2020 et de 50 % d’ici 2025.
Les objectifs de ce plan d’action sont ambitieux. Mais pour le moment, les modalités concrètes de sa mise en œuvre restent floues. Le gouvernement a donc mis en place trois groupes de travail : l’un pour définir les mesures qui faciliteront la mise sur le marché et la diffusion des produits de biocontrôle et des PNPP (préparations naturelles peu préoccupantes), le deuxième pour proposer des mesures opérationnelles pour séparer la vente du conseil, le troisième pour soumettre des actions de prévention à l’exposition aux produits phytos et informer les populations. Ces groupes devraient se réunir d’ici la fin mai. A suivre.