n 2016*, les caisses de Charente et Charente-Maritime de la Mutualité Sociale Agricole ont enregistré 280 accidents dans le vignoble et les chais (62 pour le premier département, 90 pour le second). « Les chiffres des accidents du travail dans le vignoble restent constants. Ils ne sont pas si énormes que ça. Il est même surprenant qu’il n’y en ait pas plus » pondère Bruno Farthouat, le référent viticulteur de la MSA de Charente.
Premier secteur exposé au risque d’accidents des filières agricoles charentaises, la viticulture présente une grande diversité de situation et typologie d’accidents. Les vendanges sont un moment où les accidents ne sont pas si nombreux, mais plus graves qu’à l’accoutumée. Sur 61 accidents enregistrés lors de la récolte 2016 (31 en Charente, 30 en Charente-Maritime), les deux tiers ont débouché sur un arrêt. Ce qui pourrait s’expliquer par le recours à une main-d’œuvre saisonnière moins aguerrie aux travaux viticoles. « Pour la MSA 16, la moitié des accidentés lors des vendanges ont moins d’un an d’expérience. Il y a plus de risques avec des personnels peu habitués » explique Bruno Farthouat.
Dans le détail des accidents de récolte, la majorité (soit 24 accidents) se fait lors des opérations de nettoyage. Ce qui est en lien avec de nombreuses chutes (20 en hauteur, depuis une échelle ou un engin, et 11 de plain-pied). Autre accident fréquent, la brûlure chimique (avec 8 incidents en 2016), arrivant dans les chais en utilisant des solutions de nettoyage à la soude. Avec les ventilateurs, machines à vendanger et bordures inox, 7 coupures ont été répertoriées (dont une conduisant à une infection par streptocoques). Ont également été rapportés des malaises, des douleurs… Plus inattendu dans cette liste, on notera un trauma sonore (à cause de pressoirs bruyants).
Avec 162 accidents (70 en Charente et 92 en Charente-Maritime), les travaux manuels de la vigne génèrent plus d’incidents que les vendanges, mais avec une moindre gravité. Si 40 coupures ont été rapportées, essentiellement pendant la taille des vignes, les irritations dans les yeux suite à un contact avec une latte sont plus fréquentes, avec 46 incidents (lors de la taille, des tirages, de l’entretien du palissage…). À noter que 8 piqûres d’insectes ont eu lieu lors des travaux viticoles.


Tout le long de l’année, les accidents sont inattendus que les risques sous-évalués. « On se sert des données pour informer sur les risques réels. Il n’y a pas que des coupures avec les sécateurs pendant la taille ou les vendanges. Il faut faire attention pendant les plantations comme les levages ! Il y a encore des progrès pour protéger les exploitants et salariés » conclut Bruno Farthouat. À cet effet, la MSA organise des journées sur la prévention du risque chute ce 4 avril en Charente Maritime (à l’exploitation Ormeau de la Plumette, Saint-Fort-sur-Gironde) et ce 12 avril en Charente (au domaine Tambourinour, à Gondeville).
* : Les arrêts de travail étant déclarés jusqu’à six mois après l’accident, les statistiques 2017 ne sont pas encore arrêtées.