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Exit la Clairette de Die rosée
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La guerre des ros(é)s, acte IV
Exit la Clairette de Die rosée

Suite au recours en Conseil d'Etat du syndicat des vins du Bugey, le décret autorisant la production de Clairette de Die rosée a finalement été annulé par décision de la juridiction.
Par Juliette Cassagnes Le 16 janvier 2018
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Exit la Clairette de Die rosée
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es opérateurs de la Clairette de Die n'en reviennent pas et se disent « stupéfaits » de la décision du Conseil d'Etat. Tombée ce vendredi 12 janvier 2018, l'autorité a annulé le décret de novembre 2016 qui validait le nouveau cahier des charges de l'appellation Clairette de Die, dans lequel était donné aux producteurs de l'appellation le droit d'élaborer de la Clairette de Die rosée. « Nous sommes sous le choc, on s'en remet doucement, témoigne Fabien Lombard, leur président. C'est un coup porté à l'appellation et une grande déception ».

Une décision qui nous donne raison

Le syndicat des vins du Bugey (Ain), qui représente les producteurs de Cerdon, une « méthode ancestrale » rosée élaborée à partir du Gamay, avait en effet déposé en janvier 2017 un recours auprès du Conseil d'Etat pour s'opposer à cette décision. Il n'avait préalablement pas obtenu gain de cause auprès de l'INAO, malgré les deux contestations émises dans le cadre des deux procédures légales (PNO). L'ODG fait valoir, depuis le début de l'affaire, le manque d'antériorité de cette production: « Cette décision donne raison à notre requête, que l'on explique depuis le début: l'absence de lien à l'historique et des fondamentaux d'une AOC, basée sur les us-et-coutumes, que l'on ne retrouve pas dans ce dossier », commente Eric Chantelot, président du syndicat de Bugey.

Pouvoir faire à tous prix un effervescent rosé 

Pour prendre sa décision, le Conseil d'Etat s'est principalement appuyé  sur une loi datant de décembre 1957 qui interdit toute production autre, sous le nom de cette AOC, que celle de la Clairette de Die classique.  Les ministres de l'économie et de l'agriculture ont donc, selon la juridiction, « commis une erreur d'appréciation en estimant que la condition d'antériorité était remplie et en approuvant ce nouveau cahier des charges ».

La décision arrive après deux années de production pour les opérateurs de Die, suite aux récoltes 2016 et 2017 ; ceux qui ont déjà investi ont désormais perdu l'autorisation d'en élaborer.

Poursuivre la dynamique commerciale
Quant aux stocks et bouteilles déjà mises sur le marché, ils ne savent pas encore s'ils auront le droit de les écouler. « Je regrette que la décision ne tombe que maintenant, après la mise en production déjà opérée par certains producteurs,  ajoute Eric Chantelot, un brin las. Cela aurait été beaucoup plus simple qu'elle arrive avant.. Ce n'est pas de gaieté de cœur d'avoir entamé cette ultime démarche...», poursuit celui-ci.

De son côté, le syndicat de la Clairette déclare vouloir « maintenir la dynamique commerciale et étudier de nouvelles voies lui permettant de poursuivre cette production de rosé effervescent, qui avait su trouvé son public ». Parmi les différentes pistes qui vont être discutées puis éventuellement étudiées avec l'aide d'un avocat, celle d'un recours auprès de la cour européenne, ou encore la suppression de la loi de 1957 qui leur interdit de produire autre chose que des vins AOC dans l'aire d'appellation. Cela leur permettrait à terme de pouvoir produire, pourquoi pas, des bulles rosées sans IG: « Notre volonté de faire des effervescents rosés reste intacte. Si on ne peut pas en faire sous le nom de la Clairette, on utilisera une autre solution. On a perdu une bataille, pas la guerre » conclut Fabien Lombard, optimiste.

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Tous les commentaires (1)
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albert Le 16 janvier 2018 à 12:00:54
C'est une grande victoire de la bêtise ! En février, j'écrivais que le Syndicat de l'AOP Bugey ferait mieux de travailler à faire connaître son produit (à l'assez faible notoriété, faut-il le rappeler) plutôt qu'à perdre de l'énergie en contrant un projet franco-français ... Mais que changera ce revers pour Die au faible rayonnement du Cerdon effervescent ! ... La connerie l'a emporté ! En voilà un beau chantier à ouvrir par JL PITON (cf. l'article d'hier 15/01 sur le Pdt du Conseil Permanent INAO) : le vieux concept historique franco-français AOC s'accorde-t-il vraiment avec le panel d'exigences à portée essentiellement protectionniste qu'on retrouve dans l'AOP UE ? Ce serait bien de dépoussiérer le langage actuel des "exigences" passéistes telles que "us et coutumes" ... car que reste-t-il vraiment de ces us, de ces coutumes ? On se moque de qui ? Quid des expérimentations "cépages" auxquelles les ODG devront vite réfléchir ? Quid des process de vinification (j'inclus les pratiques oeno) en cours au 21ème siècle alors qu'on voudrait nous renvoyer aux "us et coutumes" de l'époque "d'avant" ? C'est au mieux, ridiculement couillon, au pire, parfaitement hypocrite (on gère des restrictions purement administratives). Tous mes vœux de courage et de persévérance à l'AOP Clairette de Die !
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