éuni ce 8 décembre à la préfecture de Gironde, le comité départemental d’urgence a permis aux services de l’État, collectivités et représentants de la filière de faire un premier bilan sur le soutien apporté aux vignerons gelés fin avril. Globalement, 7,3 millions d’euros sont débloqués en 2017. Financièrement, l’action la plus importante concerne le « dégrèvement forfaitaire de la taxe sur le foncier non bâti sur toutes les communes pour lesquelles le niveau de pertes est supérieur à 30 % » explique un communiqué de la préfecture. En tout, l’État a mis 6,9 millions € pour cette seule mesure. « Les montants sont importants, mais dans le vignoble cela n’est pas suffisant pour aider les vignerons durement touchés. Il y a un décalage entre les fonds débloqués et les attentes sur leur utilisation » reconnaît, anonymement, un élu du vignoble girondin.
Les services de l’État ont également mis en place un recours à l'activité partielle en 2017, avec un accompagnement de 420 000 € pour 54 000 heures indemnisées. Au-delà du report des cotisations, la mutualité sociale agricole (MSA) développe une aide personnalisée aux domaines gelés. Et la Société d'Aménagement Foncier et d'Établissement Rural (SAFER) a réduit de 50 % les frais sur les Conventions de Mise à Disposition en 2017. Les pouvoirs publics soulignent avoir également mobilisé des dispositifs administratifs en soutien aux domaines touchés. Comme l’achat de vendanges et des conventions de mise à disposition de vignes. Créés pour répondre à ces aléas, les Volumes Complémentaires Individuels pourront être mobilisés (pour 350 000 hectolitres estimés à Bordeaux). À noter également la mobilisation exceptionnelle du Dépassement du Plafond Limite de Classement sur le millésime 2016 (pour 55 000 hectolitres).
Si toutes ces mesures sont déployées, « les conséquences les plus fortes sont attendues à partir de 2018 pour les exploitations les plus fragilisées » précise la préfecture. Une cellule de suivi va être mise en place en janvier prochain. Début 2018, les pertes de jeunes plants de vigne pourront être reconnues au titre de calamités agricoles et indemnisés (la préfecture estime une enveloppe de 500 000 €). Et des mesures complémentaires sont envisagés pour les aides de la MSA ou la prolongation du Fonds d’Allégement des Charges.