emandée en urgence après les gelées du printemps 2017, la mobilisation du Dépassement du Plafond Limite de Classement sur le millésime 2016 représentera au final 54 800 hectolitres de vin. Soit moins de 1 % de la généreuse production girondine de l’an passé (s’élevant à 6,7 millions hl). Une paille entend-on dans le vignoble girondin. D’autant plus qu’en théorie, 300 000 hl de DPLC étaient disponibles à Bordeaux en 2016. Avec 42 200 hl, la majorité de ce volume supplémentaire est issue des appellations Bordeaux et Bordeaux Supérieurs. 857 adhérents* du syndicat viticole ont profité du passage rétroactif des rendements 2016 de 58 à 62 hectolitres par hectare.


Représentant 1,3 % de la production 2016 des AOC Bordeaux (3,3 millions hl), « il est évident que ce n’est rien au regard de la perte liée au gel. Mais c’est une mesure gratuite qui rapporte, et permettra à certains d’atténuer les difficultés » souligne Bernard Farges, le président du syndicat viticole des Bordeaux et Bordeaux Supérieur. Le viticulteur bordelais remercie d’ailleurs pour leur soutien les autres régions viticoles (à commencer par l’Alsace, qui a aussi demandé de mobiliser ses DPLC) et l’administration (à commencer par l’ancien ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll).
D’autres syndicats viticoles bordelais ont fait appel aux DPLC, comme celui de l’Entre-deux-Mers (1 000 hl, soit 1 % de la récolte 2016), des Côtes de Bourg (2 000 hl, 1 %)… À noter que l’Institut National de l’Origine et de la Qualité (INAO) prévoit de renforcer les contrôles qualitatifs pour les domaines ayant réintégré des DPLC.
Si cette réintégration de volumes destinés à la distillerie ne permettra pas de compenser la perte de récolte liée au gel du printemps 2017 (au moins -40 %), ce volume pourra aider indirectement
les domaines sinistrés. Des cotisations de solidarité ont, en effet, été adoptées par certains Organismes de Défense et de Gestion. Le syndicat des Bordeaux en a introduit une à 11 €/hl, dont l’intégralité de la somme collectée sera reversée comme une réduction de cotisations pour les domaines les plus touchés par le gel. La redistribution sera décidée après la déclaration de récolte, selon les impacts constatés. Une cotisation de 10 €/hl a également été adoptée par le syndicat viticole de l’Entre-Deux-Mers, pour alimenter son budget de fonctionnement.
* : En cumulant les caves indépendantes (réintégrant 17) et les viticulteurs en coopérative