Dieu merci, avec 8,5 hectolitres d’acool pur par hectare*, la production de Cognac sera moins mauvaise que celle anticipée » soupire Patrick Raguenaud, le nouveau président du Bureau National Interprofessionnel du Cognac (BNIC). La filière charentaise possédant 180 000 hl AP de Cognac en réserve climatique, le directeur des sites de production de Grand Marnier Lapostolle (groupe Campari) affiche une confiance inébranlable : « Cognac va passer ce cap ».
Ne souhaitant pas parler de tensions sur les disponibilités sur les jeunes eaux-de-vie, l’ancien président du comité Pineau des Charentes reconnaît cependant qu’il pourrait y avoir une aspiration des volumes de Pineau par Cognac. « C’est encore difficile à dire, alors que la campagne de distillation commence à peine » précise-t-il.
Pour le BNIC, l’enjeu est désormais de réduire les impacts économiques de futurs, et probables, accidents climatiques. La thématique sera abordée lors de la réactualisation du prochain Business Plan. La mise à jour des indicateurs économiques de ce plan stratégique étant le principal chantier du nouveau mandat, elle passe par la formation d’un groupe de travail début 2018. « L’outil a gagné en précision et en rigueur sous la précédente mandature, tout le monde s’accorde à dire que c’est un bon système de gestion par anticipation » estime Patrick Raguenaud. N’avançant pas de scénario de plantations, le négociant confirme que les bons niveaux de commercialisation devraient influer positivement sur les prochaines décisions de dimensionnement du vignoble.
Quant à savoir si 2017 sera une nouvelle année de commercialisation record, « je ne suis pas madame soleil » rétorque le président du BNIC, qui précise que les tendances sont excellentes sur les marchés américains (+10 % aux États-Unis), asiatiques (+32 % en Chine) et même européens : « ce réveil est la nouveauté de l’année. Les chiffres sont en croissance en Europe du Nord (notamment +28 % en Belgique) et stables au Royaume-Uni, ce qui est une bonne performance au vu du taux de change euro/livre »
* : Il s’agit de la dernière estimation de la Station Viticole.
Le développement du référentiel viticulture durable, lancé il y a un an, est un autre axe fort de la nouvelle mandature. « 800 viticulteurs se sont déjà formés, c’est une formidable performance ! » se réjouit Patrick Raguenaud. D’après les retours des formateurs des chambres d’agricultures, le rythme d’apprentissage permet d’espérer atteindre les 100 % de domaines diagnostiqués en 2021.