Bientôt des vendangeurs en tenue de cosmonautes ? » lance avec emphase la section viticole de la Coordination Rurale. Caricature à l’appui (voir illustration*), en écho aux craintes qui secouent la filière depuis deux ans. L’avis d’homogénéisation des Autorisations de Mise sur le Marché (AMM) de la Direction Générale de l'Alimentation (DGAL) a ouvert la porte à un port obligatoire des ÉPI par les travailleurs viticoles dans les parcelles traitées, même après les délais de rentrée. Porte que l’administration n’a jamais complètement fermée, malgré de sporadiques signes d’apaisement.
Concrètement, « dans quelles conditions se dérouleront les prochaines vendanges » se demande donc la Coordination Rurale, rapportant que « sans aucune information sur les déroulements à venir, les viticulteurs sont légitimement très inquiets. Ils attendent de savoir à quelle sauce ils seront mangés… »


Espérant que les États Généraux de l’Alimentation permettront de poser le débat, le syndicat accuse « l’État et l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation (ANSES) de se délester de toute responsabilité et laissent le soin aux firmes de produits phytopharmaceutiques de fixer la liste des ÉPI et les délais de rentrée nécessaires à l’utilisation de ces produits. [Et] pour éviter toute responsabilité, les fabricants pourraient maximiser le nombre et la durée d’utilisation des ÉPI, déplaçant ainsi la responsabilité sur les chefs d’exploitation. »
En visite le 4 août prochain dans le vignoble girondin, le ministre de l’Agriculture devrait sans nul doute être interpellé sur ce sujet.
* : Ce dessin n’étant pas sans rappeler la maladroite campagne de promotion touristique pour la destination Champagne.