e syndicat des producteurs de crémant d’Alsace avait mis les petites coupes dans les grandes pour célébrer son jubilé ce 4 novembre à Colmar et à Soultzmatt (Haut-Rhin). Il a d’abord livré à la dégustation professionnelle et médiatique 49 cuvées haut de gamme offertes par autant d’élaborateurs, a ensuite procédé au lâcher de 530 ballons, autant que d’élaborateurs, et a enfin invité à un dîner de gala réunissant près de 500 convives. Jacques Cattin, président et Olivier Sohler, directeur du syndicat, sont revenus sur une success story qui s’est vraiment enclenchée en 1984 quand les vignerons indépendants ont commencé à croire au produit. « Il n’y a presque pas eu d’année sans record de vente » signale Olivier Sohler. En 2015, l’appellation a atteint le cap des 35 millions de cols. Elle a toutefois dû en puiser 3 millions dans ses stocks. Elle a en reconstitué une partie en profitant de la bonne récolte 2016 pour donner une destinée effervescente à quelque 280 000 hl, selon une première estimation. « Le potentiel de pouvoir écouler 40 millions de cols d’ici cinq ans existe » avance Olivier Sohler.


Ces perspectives incitent plus que jamais le syndicat et sa fédération nationale à se montrer sourcilleux dès que certains vignobles IGP font part de leurs velléités de se mettre à l’élaboration de « crémant ». « Nous ne sommes pas une famille fermée » lance Jacques Cattin. La preuve ? La Savoie a rejoint le groupe de régions viticoles qui élabore du crémant. Mais « il est inacceptable que des IGP prévoient dans leur cahier des charges la cohabitation de la méthode traditionnelle et de la cuve close. Dans un tel schéma qu’est-ce qui empêche des producteurs d’élaborer un petit volume en méthode traditionnelle et de profiter de cette image pour l’ensemble de leur gamme ? » interroge Jacques Cattin pour qui « les IGP doivent respecter les crémants comme les crémants respectent les Champagne ». Rappelons que sur 36 cahiers des charges crémant présentés par des IGP, 33 recours ont été gagnés par la Fédération. Elle a réattaqué en Conseil d’État les huit qui sont repartis à la bataille avec un nouveau cahier des charges.