ise en place d’un réseau d’informations avec les ODG des régions viticoles, démission conseillée pour tous les administrateurs qui s’adonnerait à la pratique, appel à la responsabilité du négoce : l’Union générale des viticulteurs pour l’AOC Cognac montre les crocs devant cette nouvelle pratique née du système des autorisations de plantation et révélée par Vitisphere. Les viticulteurs charentais arrachent des vignes en dehors de l’appellation cognac (notamment en Muscadet mais également à Bordeaux, en Dordogne, en Languedoc ou en Val de Loire) pour les replanter en AOC Cognac.
170 hectares recensés
170 hectares auraient fait l’objet d’une telle transaction mais, selon Alexandre Imbert, directeur de l’Union générale des viticulteurs pour l’AOC Cognac, ce chiffre serait largement sous-estimé. Difficile en effet d’avoir accès à toutes les transactions. Par ailleurs, certains auraient recours au bail rural, se mettant hors du circuit des SAFER. Il s’agit pour le viticulteur charentais de louer des vignes dans une autre région, de s’acquitter d’un loyer (à un prix élevé), d’arracher puis de casser le bail l’année suivante. « La pratique est illégale car elle ne respecte pas l’objet du bail rural qui est de produire » rappelle Alexandre Imbert.
Au-delà des menaces proférées, l’UGVC a décidé de rencontrer les douanes pour étudier la légalité de la pratique. Car si l’Europe oriente sa politique vers un certain libéralisme, elle rejette toute pratique spéculative. «Or, ces transferts ne représentent-ils pas un mouvement spéculatif ?» se questionne Alexandre Imbert. Ils font en effet augmenter le prix des terres où les viticulteurs acquièrent des parcelles pour arrachage et font le pari d’une rémunération alléchante sur le prix du cognac. Affaire à suivre.