eureusement, il y a la Chine. En 2015, le premier marché export pour Bordeaux fut aussi le plus dynamique. Ses exportations y ont progressé de 31 % en volume (479000 hl) et de 25 % en valeur (277 millions d’euros), par rapport à 2014, année marquée par un passage à vide après l’adoption de mesure anticorruption par le gouvernement.
Les niveaux record de 2012 ne sont pas encore égalés. Mais cela semble bien parti pour cette année. « La consommation de vin continue d’augmenter en Chine, a souligné Allan Sichel vice-président de l’interprofession des vins de Bordeaux (CIVB), le 22 mars lors de la présentation de ces chiffres devant la presse. La distribution gagne en maturité ». Bordeaux bénéficie toujours d’une excellente image dans l’Empire du Milieu. Une image que développent les Chinois qui investissent dans le vignoble bordelais. Ces investisseurs « font le travail qu’ont fait les Anglais ou les Belges autrefois. Ils font connaitre Bordeaux dans leur pays. Ils croient dans la marque Bordeaux », a observé Bernard Farges, président du CIVB.


Les Etats-Unis et le Canada sont deux autres destinations en hausse, mais bien plus modestement. Aux Etats-Unis, cinquième marché en volume pour Bordeaux, les exportations ont progressé de 1 % en volume (179 000 hl) et de 14 % en valeur (203 millions d’euros). « Bordeaux sous-performe aux USA, a commenté Allan Sichel. C’est un marché clé où nous voulons être de plus en plus présents et où nous sommes proches de meilleurs résultats historiques. » Quant au Canada, il progresse de 3 % en volume (63 000 hl) et 2 % en valeur (55 millions d’hl).
Sur tous les autres marchés importants pour le vignoble bordelais, les volumes exportés reculent : - 9% en Belgique (212 000 hl), - 32 % en Allemagne (197 000) et – 7 % au Royaume-Uni (184 000 hl). L’interprofession y voit une conséquence d’un manque de disponibilités après la récolte catastrophique de 2013. Elle souligne que les tous derniers chiffres indiquent un « arrêt de la dégradation » au Royaume-Uni et « un retournement de tendance favorable, mais timide » en Belgique. En Allemagne, c’est un très important marché signé par Lidl qui n’a pas été renouvelé. Et Bordeaux souffre d’une offensive des vins espagnols et italiens.
Au total, Bordeaux a exporté plus de 2 millions d’hl toutes AOC confondues pour un chiffre d’affaires de 1,83 milliard d’euros. Un volume en recul de 3 % et une valeur en hausse d’autant.
France comprise, la région a commercialisé 4,8 millions d’hl en 2015, en baisse de 5 % par rapport à 2014, pour un chiffre d’affaire quasiment stable à 3,8 milliards d’euros (+ 1%).
« 2016 sera bien meilleure que 2015 », assure Bernard Farges. Il base son pronostic sur la faiblesse de l’euro, la hausse des disponibilités, la relance du marché chinois et le « magnifique » millésime 2015 « attractif et attendu » par les marchés.