La production des blancs en Côtes du Rhône multipliée par deux d’ici 2020

hilippe Pellaton, vice-président pour la partie production d’InterRhône, a indiqué, lors de la conférence de presse du 5 mars dernier, que l’on devait s’attendre à une augmentation significative de la production des Côtes du Rhône et Côtes du Rhône villages blancs, dans les années à venir. « Actuellement aux alentours de 60.000 hectolitres, celle-ci devrait, d’ici 2017, être supérieure à 100.000 hl et à échéance 2020, être multipliée par deux, dépassant les 120.000 hl », a précisé celui-ci.

 

Cette évolution est la conséquence directe des différents plans de restructuration collectifs et individuels mis en place dans le vignoble depuis 2009. Le premier d’entre eux, qui s'est étalé de 2009 à 2012, a permis de renouveler 1.200 hectares, toutes couleurs confondues. Les parcelles plantées dans ce cadre sont entrées en production, l'an dernier. « Cela a permis de faire passer la production 2014 des vins blancs à 81.000 hl, dont 10.000 hl de Côtes du Rhône villages, soit une progression de 35% du volume ».

 

Dans un second temps, un autre plan de restructuration, conduit entre 2012 et 2014, donnera lieu à un volume supplémentaire d’environ 25.000 hl, 515 hectares ayant été plantés, en Viognier, Grenache blanc, Roussanne ou encore Marsanne... Ce volume n’arrivera sur le marché qu’à partir de 2015 et prendra peu à peu de l'ampleur jusqu’en 2017.

 

« À ceci, il faut ajouter la restructuration issue des plans individuels traités directement par FranceAgriMer, dont nous n’avons pas les chiffres précis, ainsi que les volumes issus des plantations supplémentaires qui se poursuivront entre 2015 et 2018, dont l’ampleur reste à définir », ajoute Philippe Pellaton.

 

Pour les responsables professionnels d’InterRhône, cette hausse de production suit logiquement « la demande du marché, en constante progression ». Celle issue de la grande distribution française, en particulier, a été « très forte » l’an dernier, dans un contexte baissier. Plus globalement, développer les vins blancs est aussi un moyen, pour cette région viticole, de se diversifier, très utile quand le marché des vins rouges se porte mal. Pour Philippe Pellaton, le « duo » rouge-blanc reste même davantage porteur que le « duo » rouge-rosé : « les vins blancs se marient bien avec les vins rouges, beaucoup mieux que les rosés, avec lesquels la frontière est souvent plus difficile à délimiter. De plus, nous avons de nombreuses appellations où l'offre existe sur les deux couleurs… ».

Crédit photo: J Cassagnes