Des cours de 180 €/hl d’ici cinq ans, ce n’est pas utopique. Les vins de Provence sont à plus de 200 €/hl et ils ont le même encépagement, les mêmes rendements et les mêmes techniques de vinification que nous. C’est une hausse des prix que nous devons programmer si nous voulons assurer le renouvellement des générations. » Cet appel lancé par Philippe Coste, président du Cru Minervois, à l’assemblée générale du syndicat le 23 février, à Olonzac (Hérault), a laissé les viticulteurs sans voix.
Aujourd’hui, l’AOC Minervois se négocie entre 110 et 120 €/hl sur le marché du vrac.Sur la précédente campagne, les sorties de chai ont atteint 132 000 hl, dont 56 % vendus en vrac.
En quinze ans, les circuits de commercialisation ont évolué : le hard discount, qui absorbait près d’un tiers des volumes en 2000, n’en écoule plus que 1 %. Les ventes en GD ont diminué de moitié. Les sorties ont donc régressé de 88 000 hl mais l’AOC est mieux valorisée, les ventes chez les cavistes et en CHR ayant progressé.
Le président a également annoncé des modifications du cahier des charges de l’appellation. Le syndicat demande l’introduction du viognier en blanc et du grenache gris en rosé. Il souhaite la possibilité d’inscrire la mention «Grand vin du Languedoc» et des noms de lieux-dits sur les étiquettes. Il engage, par ailleurs, la réflexion avec l’Inao sur la création de premiers crus.
Enfin, l’assemblée générale a entériné la décision de faire appel à un organisme de certification, en l’occurrence Qualisud, pour les contrôles externes. Jusqu’ici, ces contrôles étaient assurés par LRO, l’organisme d’inspection régional. « Nous souhaitons raccourcir les délais et être plus en prise avec nos adhérents », justifie Philippe Coste.