C’est une première : le volume des sorties sur la campagne 2013-2014 a dépassé le volume des labellisations. Nous avons puisé dans nos stocks. Dans un contexte de morosité économique, nous nous félicitons que le label Pays d’Oc continue à progresser ». Jacques Gravegeal, président de l’ODG Pays d’Oc, avait le sourire lors de la dernière assemblée générale de son syndicat ce vendredi 30 janvier à La Grande Motte.
Lors de la dernière campagne, tous les records ont été battus : avec 6,3 millions d’hl commercialisés, l’IGP pays d’Oc continue à progresser sur tous les circuits. Sur le marché domestique qui absorbe 50% des volumes, les ventes en GD sont encore à la hausse : 1,7 million d’hl soit +7% en volume et +10% en valeur. A l’export, idem. Les volumes exportés (2,5 millions d’hl) sont en croissance de 7% sur l’année 2014. « Tous les signaux sont au vert », s’est félicité le président.
Seule ombre au tableau : la pénurie de vins qui menace de brider la croissance. « Ne pas avoir le sourcing, c’est dramatique. Ça peut tuer une marque », s’est inquiété le président lors de la présentation du rapport moral. « Quand 89% des volumes sont commercialisés en vrac, il faut respecter les metteurs en marché », a-t-il rappelé.
Pour sécuriser les développements à venir, l’ODG a donc engagé une vaste réflexion sur le partenariat amont-aval. Les contrats annuels mis en place depuis 3 ans n’ont pas eu le succès escompté. « Ils n’amènent pas de plus-value suffisante par rapport aux partenariats moraux informels qui se sont instaurés entre producteurs et metteurs en marché, analyse Olivier Simonou de la maison Castel, vice président d’InterOc. Il faut réfléchir sur un nouvel outil de partenariat sur des durée plus longues, capable de garantir un sourcing en volume et en qualité ».
Côté production, les coopératives tout comme les vignerons indépendants ont entamé une réflexion sur le sujet. Plusieurs rencontres ont déjà été organisées pour faire remonter les attentes vis-à-vis de ces futurs partenariats : des prix différenciés selon la qualité, des engagements sur les délais de retiraison, le versement d’une caution au moment des réservations, un prix garanti pour le Cabernet Sauvignon pour inciter sa plantation….
Pour répondre à ces attentes, Maître Louvet, avocat spécialiste du droit des contrats, préconise un outil juridique à tiroir, adaptable aux différents cas de figure. «Nous allons vous décevoir, a-t-il pourtant prévenu : le contrat ne pourra pas tout reprendre de vos attentes car le droit de l’autorise pas ». Le chantier s’annonce décidément bien vaste.
Crédit photo : Alexandre Abellan