ommercialement, le dernier trimestre a toujours été très actif pour les vignerons bordelais enchaînant à domicile les portes ouvertes et évènements conviviaux* entre les vendanges et les fêtes de fin d’année pour créer du lien et des expériences. La période est d’autant plus affairée et entreprenante que les difficultés économiques de la filière bordelaise poussent à la reconquête des marchés de proximité : à commencer par la ville de Bordeaux. Du droit au devoir de cité ?
Après la première fête des Vignerons Indépendants ce début octobre sur les allées Tourny, les initiatives collectives se multiplient. Ainsi, les AOC Médoc et Haut-Médoc lancent leur fête des vendanges modernisée "une Big Gerbaude" à la Guinguette Chez Alriq ce samedi 25 octobre (de 15h à 1h30) avec des dégustations d’une trentaine de producteurs (15,99 € le pass) avant un concert en début de soirée, un banquet le soir (46,15 €) et un DJ set la nuit. Le conseil des vins de Saint-Émilion organise les samedi 29 et dimanche 30 novembre un salon réunissant 140 producteurs au Hangar 14, pour présenter leurs vins AOC de la rive droite et leurs cuvées hors appellation de Saint-Émilion et ses satellites (blancs, rosés et crémants).
Refaire lien
S’il y a eu le report au printemps du premier banquet des vins de Bordeaux cet automne (à cause d’un refus de la restauration girondine) et qu’il n’y aura pas de Bordeaux fête le vin l’été 2026 (pour des raisons budgétaires), l’évènementiel dans le vin reste une tendance forte. En témoignent des rendez établis, comme début décembre les Cabanes en fête à Andernos pour les vins de l’Entre-deux-Mers, ou de nouvelles initiatives, comme fin octobre le Food Festival du château Ducru Beaucaillou (grand cru classé en 1855 Saint-Julien). Ce dernier évènement s’est tenu pour la quatrième fois ces 18 et 19 octobre pour contrecarrer le constat qu’« il y a de moins en moins de liens entre la campagne et la ville entre la vigne et les Bordelais » souligne Bruno Borie, le directeur et propriétaire du château, rapportant que « finalement tous les Bordelais avaient une tante, un oncle, un cousin qui travaillaient dans les vignobles » ou « les étudiants venaient vendanger dans les propriétés ». Face aux changements sociétaux, « c'est important je pense de resserrer ce lien et d’ouvrir aux Bordelais et aux Bordelaises, aux Girondins en général, notre propriété pour leur montrer que finalement on n'a pas perdu notre sens de l'accueil, notre sens du bien vivre aussi, on est Gascons. »
Une stratégie de contact avec les consommateurs que prévoit et appelle de ses vœux le nouveau président du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB). Bernard Farges annonçant ce 7 juillet que « nous allons infléchir nos actions et investissements marketing vers davantage de transformation en ventes en France comme à l'étranger, en mettant en avant nos AOC, nos viticulteurs et négociants comme têtes de pont de nos actions collectives. Le rôle des ODG sera renforcé dans un cadre de réflexion interprofessionnel. L'œnotourisme sera soutenu pour profiter de l'image qu'il apporte à notre région, nos entreprises, nos vins. »
* : Début septembre Castillon Côtes de Bordeaux, fin octobre les Graves puis Fronsac, début novembre Sauternes et Barsac puis Sainte-Croix du Mont et Pomerol, fin novembre Loupiac et début décembre Pessac-Léognan. Sans oublier à Bordeaux la "Fête du vin nouveau et de la brocante", qui se tient ce samedi 25 octobre à la rue Notre-Dame.



