menu burger
Lire la vigne en epaper Magazine
Accueil / Politique / Le négoce répond à Agnès Pannier-Runacher : "la vigne est une filière d’avenir dans le nouveau climat méditerranéen"
Le négoce répond à Agnès Pannier-Runacher : "la vigne est une filière d’avenir dans le nouveau climat méditerranéen"
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin

Tout feu tout flamme
Le négoce répond à Agnès Pannier-Runacher : "la vigne est une filière d’avenir dans le nouveau climat méditerranéen"

La leçon des incendies de l’Aude ? "La déprise viticole a un coût" alors que "la vigne remplit une mission de coupe-feu" résume le négoce languedocien via son président, Jean-Claude Mas, défendant l’avenir de la viticulture audoise dans la nouvelle donne climatique, contrairement à ce qu’esquisse la ministre Agnès Pannier-Runacher, renvoyée à ses études.
Par Alexandre Abellan Le 08 août 2025
article payant Article réservé aux abonnés Je m'abonne
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin
Le négoce répond à Agnès Pannier-Runacher :
« Quelle autre culture à haute valeur ajoutée peut-elle se prévaloir d’être aussi frugale ? » demande Jean-Claude Mas. - crédit photo : @MeganeBellin - Charlene Pelut Photographes
A

lors que le feu ravageant l’Aude depuis ce mardi 5 août est annoncé fixé ce jeudi 7 août par la préfecture après avoir tué une femme, blessé 18 personnes et calciné 16 000 hectares (dont 2 000 ha de terres agricoles), un autre feu couve : celui de l’incompréhension entre la filière vin et les représentants politiques. « Au lieu de nous aider à maintenir nos exploitations, on nous a poussés à les arracher. Quand il y a de la vigne, ça freine l'évolution du feu parce qu'il n'y a pas de combustible, au contraire d'une friche » rapporte le viticulteur Christophe Camus sur FranceInfo,

Les cultures d'hier ne fonctionnent plus sur ce territoire

« Ce viticulteur a raison. Lorsqu'on a des friches, elles sont plus fragiles au regard d'un incendie » valide dans un premier temps la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher, remettant ensuite en cause l’avenir viticole de la zone : « la difficulté que nous avons aujourd'hui, c'est que les cultures d'hier ne fonctionnent plus sur ce territoire. Il faut penser l'agriculture de demain et regarder ce qui a le plus de chances d'être résilient et de correspondre aussi à une demande des consommateurs. Il ne faut pas planter pour planter et produire pour produire, mais nourrir des populations avec des productions qui sont utiles au pays. »

Serait-ce un couac ministériel alors que le premier ministre, visitant mercredi 6 août l’Aude, ouvrait un plan d’adaptation du littoral méditerranéen aux défis climatiques futurs en se basant sur l’activité viticole ? En tout cas, pour le négoce languedocien, cette vision d’un avenir audois sans vigne esquissée par Agnès Pannier-Runacher est nulle et non-avenue. Dans un rare communiqué, l’Union des Entreprises Vinicoles Méridionales (UEVM) réagit aux propos de la ministre en déclarant que « la vigne est une solution indispensable à la résilience du territoire » alors que le bilan de l’incendie choque : « cet évènement témoigne d’une chose : la déprise viticole a un coût, en premier lieu écologique ».

Il est moins coûteux de pérenniser une filière d’excellence exportatrice nette

Président de l’UEVM, Jean-Claude Mas pose que « la vigne est une filière d’avenir dans le nouveau climat méditerranéen. C’est l’une des cultures les plus performantes dans l’utilisation de l’eau. » Pour lui, « quelle autre culture à haute valeur ajoutée peut-elle se prévaloir d’être aussi frugale ? » Sachant qu’au-delà de l’adaptation climatique, il faut tenir compte de la construction de valeur économique : « il est moins coûteux de pérenniser une filière d’excellence exportatrice nette que d’en construire une nouvelle. Appuyons-nous sur nos atouts, sur nos ressources et soyons en fiers »

Soulignant que « l’Aude est aux premières loges du changement climatique (avec la baisse significative de la pluviométrie, la sècheresse des sols, la hausse des températures moyennes, la multiplication des vagues de chaleur…) », l’UEVM pointe que « la culture de la vigne fait partie des solutions économique et écologique pour l’adaptation du territoire face au changement climatique. » Les pratiques culturales évoluant pour adapter la viticulture à la nouvelle donne climatique, ainsi qu’aux nouvelles consommations. Les leviers étant les cépages, les porte-greffes, les modes de conduite, les nouvelles technologies… Sans oublier l’irrigation. Le tout afin de maintenir les activités viticoles et sa valeur ajoutée. D’autant plus que « la vigne qui structure et magnifie nos paysages depuis des millénaires remplit aussi une mission de coupe-feu en cas d’incendie » pointe Jean-Claude Mas.

Vous n'êtes pas encore abonné ?

Accédez à l’intégralité des articles Vitisphere - La Vigne et suivez les actualités réglementaires et commerciales.
Profitez dès maintenant de notre offre : le premier mois pour seulement 1 € !

Je m'abonne pour 1€
Partage Twitter facebook linkedin
Tous les commentaires (2)
Le dépôt de commentaire est réservé aux titulaires d'un compte.
Rejoignez notre communauté en créant votre compte.
Vous avez un compte ? Connectez vous
Grami Le 23 août 2025 à 15:55:57
Bravo Dominique ! Tout est dit et si bien dit ! J'applaudis ! Les incantations n'ont jamais fait tomber la pluie ( mauvais jeu de mots pour le coup) et toutes les bêtises entendues ces derniers jours ne feront pas revenir le vignoble des Corbières...
Signaler ce contenu comme inapproprié
Dominique Le 13 août 2025 à 14:54:32
Décidément, il n'y a pas qu'à Bordeaux qu'on cultive le déni. Nier que la consommation de vin s'effondre ( avec la disparition des boomers ) c'est le degré zéro de la prospective. Le vin va demeurer une boisson consommée mais certainement pas avec la place qu'il occupait. Autant travailler à le resituer dans la société, lui redonner un nouveau statut, plutôt que de s'en tenir à la doctrine "Pas un cep ne bougera" et aux mouvements de menton virils qui ne débouchent sur rien. Deuxième déni : ce que M. Mas appelle le "nouveau climat méditerranéen" est, en fait, un processus de désertification prévu et décrit depuis plus de 20 ans. En dessous de 350 mm de pluviométrie, pas de vigne ( et encore moins de raisins ) , même si cette plante est résistante. Après la canicule de 2003, M Duplessis du GIEC, qui était inconnu à l'époque, était venu avertir les professionnels et les politiques des conséquences de ce changement climatique. Il a été ignoré ou écouté poliment. On voit la suite. M. Mas ose dire qu' "on nous a poussés à arracher." C'est faux et démagogique. Les vignerons eux-mêmes ont tiré les leçons de la réalité. Pas comme les institutions qui ont juste voulu maintenir leur fromage, même aux dépens des vignerons qui se ruinent à produire. Il va falloir gérer humainement la disparition de toute une partie du vignoble et réaménager complètement ces territoires notamment au niveau hydrologique. Sinon la succession sécheresse/incendie et épisodes cévénols de plus en plus intenses finiront d'emporter la terre arable et de parfaire le processus de désertification. Mais pour réfléchir à un scénario alternatif, il faudrait déjà cesser de s'aveugler avec le prêt-à-penser des structures viticoles.
Signaler ce contenu comme inapproprié
vitijob.com, emploi vigne et vin
Vaucluse - CDI VERTIS Conseils
Indre-et-Loire - CDI SAS Domaine Catherine et Pierre Breton
Gironde - CDI SAS Eutopia Estates
Val-d'Oise / Vendée - Stage EARL l'Orée du Sabia
Côte-d'Or - CDI Domaine Jean Fery et Fils - SARL S2V
La lettre de la Filière
Chaque vendredi, recevez gratuitement l'essentiel de l'actualité de la planète vin.
Inscrivez-vous
Votre email professionnel est utilisé par Vitisphere et les sociétés de son groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici . Consultez notre politique de confidentialité pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits. Notre service client est à votre disposition par mail serviceclients@ngpa.fr.
Politique
© Vitisphere 2025 -- Tout droit réservé