our Cognac, la clôture de l’enquête antidumping ce 5 juillet débouchant sur un accord de prix minimal (+12 à +16 % sur les étiquettes) permet d’éviter à 34 entreprises (représentant plus de 90 % des exportations avec les poids lourds Hennessy de LVMH, Martell de Pernod-Ricard, Rémy Martin de Rémy Cointreau…) la taxe maximale (+32,2 % de droits de douane), « est une avancée positive ». Mais « il n'en demeure pas moins que ce dispositif reste incertain et exclut injustement de nombreuses PME » et que « le marché duty free chinois, qui représente 20 % des ventes, demeure fermé à nos exportateurs, sans justification » alerte, lors des questions au gouvernement ce 9 juillet, le sénateur Daniel Laurent (Charente-Maritime, Les Républicains). « Ne laissons pas la part des anges devenir la part des taxes ! » lance le viticulteur à la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard.
Cette dernière lui répond par un annonce particulièrement prometteuse et rassurante : « lors de la récente rencontre entre le président de la République [Emmanuel Macron] et le ministre des affaires étrangères de Chine [Wang Yi], un accord aurait été trouvé sur le duty free. J'utilise le conditionnel parce que, même s'il nous semble que les choses sont en bonne voie, je ne veux pas m'avancer plus avant tant qu'elles ne seront pas conclues ; cette décision doit être confirmée. » Rappelant que le gouvernement français et les opérateurs charentais réfutent « l'existence d'un dumping » en Chine, la ministre ajoute que des négociations se poursuivent pour qu’une vingtaine d’entreprises rejoignent les 34 bénéficiant de l’accord sur les prix minimums. « Les autorités chinoises vont en outre – c'était une de nos demandes – restituer aux exportateurs les garanties bancaires prélevées au titre des droits provisoires, soit des sommes allant de 50 millions à 80 millions d'euros » souligne Annie Genevard, espérant « que ces mesures pragmatiques devraient permettre de relancer les exportations françaises vers la Chine », qui était jusque-là la deuxième destination export des cognacs (avec 23 % des volumes et 38 % de la valeur).


Contacté, le Bureau National Interprofessionnel du Cognac (BNIC) reste également prudent : « le duty free donne en effet des signes de réouverture en Chine, nous serons en mesure d'en dire plus dans les prochains jours. La réouverture du canal du duty free reste toujours une attente de la filière puisque ce canal, qui nous a été fermé en décembre 2024, représentait 20 % de nos ventes en Chine. » Pour les engagements de prix, « l’effet concret de ce régime sur nos ventes sera à observer dans les prochains mois » avance également avec des pincettes l’interprofession charentaise, qui n’a pas de chiffres précis sur les sommes mises sous caution depuis octobre 2024 (et la montée en tension sur le conflit entre Bruxelles et les voitures électriques chinoises, envenimant l’enquête de Pékin sur les brandies européens).