Climats de Bourgogne

5 millions € pour les murets et cabottes en 10 ans d’Unesco dans le vignoble bourguignon

euls 53 sites français font partie du patrimoine mondial de l’Unesco. Parmi eux, les Climats de Bourgogne. Ce vignoble historique et renommé, qui s’étire sur 60 km de coteaux des Maranges à Dijon (en passant par Beaune et Nuits), a obtenu son inscription le 4 juillet 2015, en tant que “paysage culturel”. Soit il y a 10 ans, ce qui mérite un bilan. Chose faite ce vendredi 4 juillet 2025, lors d’un temps officiel rassemblant élus locaux, vignerons responsables de l’association des Climats de Bourgogne, le ministre de l’Aménagement François Rebsamen, et la directrice de l’Unesco Audrey Azoulay.

7,5 km de murets en pierre sèche rénovés

Des personnalités qui n’ont pas manqué de rappeler que cette consécration avait eu des effets bien concrets. De 2015 à 2017, l’inventaire de 220 km de murets a été mené. Révélant qu’une bonne partie se trouvait en mauvais état. S’en est suivi l’une des réalisations clefs de cette ère Unesco : le fonds patrimoine. “Ce fonds, largement financé par nos mécènes, atteint 5 millions d’euros sur 10 ans. Il a permis de financer 219 projets de restauration, dont 7,5 km de murets en pierre sèche et 17 cabottes [maisonnettes traditionnelles en pierres situées dans les vignes, ndlr]”, a dévoilé Gilles de Larouzière, Président de l’Association des Climats du Vignoble de Bourgogne.

Un tremplin pour l’accueil de l’OIV

Dans la même veine, l’association des Climats lançait en 2021 le recensement des caves de Beaune ainsi que leur modélisation en 3D. Autres réalisations notables : le création d’un fonds biodiversité, le lancement d’un programme de transmission auprès des élèves du département, l’obtention de nouveaux sites classés monuments naturels (comme la colline de Corton en 2023). Enfin, la création de la Cité des Climats en 2023 et le déménagement du siège de l’OIV à Dijon ne sont pas étrangers au classement Unesco.

Vers une meilleure protection des paysages?

Désormais, l’association des Climats se projette, et prépare un programme d’action 2026-2035. Gilles de Larouzière en énumère les priorités : “renforcer la protection environnementale en intégrant les enjeux climatiques, renforcer la protection et la mise en valeur de la zone écrin [celle qui entoure la zone classée, ndlr], poursuivre la transmission auprès des jeunes, parfaire la délimitation du site en intégrant les abbayes de Cîteaux et de Saint-Vivant, indissociables de l’histoire des Climats, et se doter d’un plan d’urbanisme”. Et enfin “inciter le législateur à renforcer la protection des lieux classés au patrimoine mondial”. Une déclaration qui rappelle la difficulté qu’avait eu, en 2020, l’association des Climats à protéger ses paysages de l’installation d’éoliennes à proximité de son vignoble.