oconstruit par le Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB), les Chambres d'agriculture de l'Yonne et de Côte-d'Or, le Vinipôle Sud Bourgogne et Bio Bourgogne-Franche-Comté, le projet Stratagème a permis 3 ans d’essais de leviers d’adaptation à la sécheresse et à l’échaudage. Plusieurs techniques d’entretien du sol et de la canopée ont été testées sur une trentaine de parcelles de pinot noir, chardonnay et aligoté.
Des résultats intéressants ont été obtenus avec l’écimage apical, consistant à supprimer l’ensemble des feuilles présentes depuis le haut des rameaux jusqu’à la zone des grappes sans sectionner les apex. D’après les partenaires, l’effeuillage manuel réalisé juste après la fermeture de la grappe a atténué la contrainte hydrique de manière assez nette dans les situations de faible disponibilité en eau, dans les parcelles de jeunes vignes, les sols à faible réserve utile, et lors des millésimes secs. La technique a été d’autant plus efficace que l’effeuillage a été intense, proche de 60% de la surface foliaire retirée.
Les partenaires ont remarqué un retard de 3 à 6 jours de la véraison, avec un taux de baies vérées à une date donnée fonction de la surface foliaire retirée. L’analyse des moûts a également montré un retard de la maturité, avec une baisse du taux de sucre par rapport au témoin également proportionnel à l’intensité de l’effeuillage.
Ils ont noté deux bémols : une baisse du poids des bois de taille et de vigueur d’autant plus importante que l’effeuillage apical est sévère, se traduisant par une perte de rendement pouvant atteindre 30% en 3ème et 4ème année d’essais, et un temps de travail compris entre 80 et 150 heures par hectare selon le nombre de passages réalisés, quand un effeuillage manuel de la seule zone des grappes nécessite en moyenne 50 heures par hectares. Selon les partenaires, « la mécanisation de cette pratique actuellement testée en Italie pourrait présenter une alternative peut-être un peu moins efficace mais nettement plus abordable. »
Entre 110 et 160 cm, le rognage n’a pas permis de moduler la contrainte hydrique dans les parcelles du projet. Les partenaires ont observé une baisse du taux de sucre mais pas d’effet sur le rendement et l’acidité des moûts. Le tressage a encore été moins bon en amplifiant l’évapotranspiration et la contrainte hydrique, faisant grimper le taux de sucre et baisser l’acidité.