es planètes bruxelloises semblent s’aligner pour répondre aux demandes champenoises : la régulation des nouvelles vignes sans indication géographique (VSIG) sur l’aire AOC Champagne. Pour le président du Syndicat Général des Vignerons de Champagne (SGV), Maxime Toubart, « nous sommes satisfaits que les préoccupations que nous exprimons depuis plusieurs années face à l’obligation qui nous est faite d’accepter des plantations de VSIG sur l’aire de notre AOC avec toutes les conséquences que l’on imagine (fraude, atteinte à l’image etc.) commencent à être entendues » avec l'appui de la Confédération Nationale des producteurs de vins AOC (CNAOC) et la Fédération Européenne des Vins d'Origine (EFOW).
Ce 19 juin, le Comité spécial Agriculture (SCA) du Conseil Européen (sous présidence polonaise) dévoile un mandat de négociations avec le Parlement Européen sur le paquet vin qui stipule que « les États membres devraient avoir la possibilité de fixer des limites régionales pour des zones spécifiques pouvant aller jusqu'à 0 %, en vue de gérer le potentiel de production ». Ce 17 juin, le projet de rapport de l’eurodéputée espagnole Esther Herranz García, rapporteuse principale pour la commission de l’Agriculture du Parlement européen (Comagri), veut également « limiter la délivrance des autorisations à 0 % au niveau régional, pour certaines zones éligibles à la production de vins bénéficiant d'une appellation d'origine protégée, pour des zones éligibles à la production de vins bénéficiant d'une indication géographique protégée ou pour des zones sans indication géographique. »
Deux propositions qui vont plus loin que le texte déposé ce 28 mars par la Commission Européenne, qui estimait déjà satisfaire les demandes champenoises. « Notre proposition législative prévoit la possibilité pour les États-Membres de limiter à zéro l’octroi d’autorisations de plantation nouvelle » confirmait le commissaire européen à l’Agriculture, Christophe Hansen, ajoutant qu’« elle donne également aux États-Membres la possibilité de fixer certaines conditions pour les autorisations de replantation. Cela devrait répondre aux besoins exprimés par les producteurs de Champagne. »


Mais Maxime Toubart prend les avancées supplémentaires : « avec un mandat du Conseil qui fait explicitement référence à la possibilité de décider 0 plantation nouvelle. Et celui du Parlement Européen qui élargit les motifs à apporter à une décision de croissance nulle avec la référence au risque de détournement de la notoriété et nous sommes précisément dans ce cas en Champagne. » Pour le vigneron champenois, l’évolution réglementaire communautaire de la filière vin semble être partie sur de bons rails. « Nous sommes optimistes. Nous notons avec satisfaction que le ministère de l’Agriculture s’est fortement mobilisé sur le sujet et l’écoute attentive des services de la Commission. A priori tout le monde comprend qu’une région comme la nôtre, qui a fait le choix de rester un vignoble spécialisé et s’oppose à devenir une région mixte, doit être confortée et ne peut pas être déstabilisée sur l’autel de grands principes » pointe le président du SGV, pour qui « il nous reste à compléter le dispositif au travers d’un encadrement plus strict des replantations en ayant la possibilité de nous opposer à la replantation d’une vigne VSIG sur l’aire de notre AOC à partir d’un droit issu d’un arrachage dans une autre région. »
De quoi imaginer le dégel du projet de délimitation parcellaire de l’appellation, dont la suite est suspendue à cette demande de régulation des VSIG.