ne première pour une coop ! La cave de Sancerre a racheté le domaine familial de Petit Roubié à Pinet dans l’Hérault spécialisé dans l’élaboration de vins blancs en AOC Picpoul mais aussi en IGP (Pays d’OC et pays de l’Hérault) et vins de France. « Une pépite », selon Vincent Creton, le directeur général de la cave de Sancerre lors de l’annonce de cette acquisition à la presse ce 19 juin à Paris. Un rachat qui vise à faire de la cave de Sancerre « Une référence des vins blancs », assure le directeur général. Le montant de la transaction reste confidentiel mais il s’agit « d’un juste prix », indique Vincent Creton tout en ajoutant que cette acquisition s’est faite en autofinancement. La transaction porte sur les vignes, la cave et le stock de 18 mois. Vincent Creton précise qu’il assurera la direction générale du domaine héraultais mais que celui-ci conservera son autonomie de fonctionnement tant sur la production que le développement commercial. Olivier Azan « qui a 45 ans de savoir-faire » opèrera un tuilage de 18 mois, le temps de former un régisseur en cours de recrutement. Les 12 salariés conserveront leur poste. « On ne se positionne pas en révolutionnaire. On a tout à apprendre », insiste Vincent Creton.
La cave de Sancerre est le premier opérateur et l’unique coopérative du vignoble sancerrois. Créée en 1963, elle regroupe 76 vignerons pour environ 300 ha de vignes, soit 10 % de l’AOC. Elle produit 80 % de vins blancs à base de sauvignon, 10 % de rouges et autant de rosés avec le pinot noir. Sa production est d’environ 1,7 millions de cols chaque année et son chiffre d’affaires de 15,1 millions d’euros en 2024. « Un chiffre qui a augmenté de 37 % en trois ans non pas par une augmentation des ventes mais par une valorisation des produits (refonte de la gamme, de l’identité visuelle, des marchés », précise Vincent Creton. Avec 75 à 80 % de ses ventes à l’export, elle est portée par une AOC « qui est quasiment une marque » et qui rayonne à l’export. Une belle dynamique que la cave veut continuer de faire fructifier. « Nous croyons fortement au modèle coopératif car ensemble on est plus fort. Et nous devons être en mouvement. Et les mouvements aujourd’hui ce sont les marchés internationaux et les vins blancs », insiste le directeur général de la cave. Mais à Sancerre, l’AOC marchant très bien, peu d’opportunités de développement s’offraient à la coopérative avec très peu de biens à vendre. « On a donc souhaité s’orienter vers la croissance externe », explique le directeur général qui a alors découvert le domaine de Petit Roubié. Son fondateur Olivier Azan souhaitait partir à la retraite et n’avait pas de repreneurs dans le cercle familial. Il l’a donc cédé tout en veillant à ce qu’il garde son authenticité et ne soit pas démantelé.
Le domaine de Petit Roubié c’est 75 ha de vignes dont 34 en AOC Picpoul, certifiées bio. Il produit 500 000 cols par an dont 60 % de vins blancs pour 3 millions de CA en 2024 « C’est une entreprise qui économiquement se porte bien. L’ensemble de l’outil de production est en très bon état. Il y a de l’entretien à faire mais pas d’investissement de masse dans l’immédiat. C’est un domaine qui a été bien réfléchi : la plupart des vignes se situent tout autour du domaine. Les plus éloignées sont seulement à 4 ou 5 km. Et ce sont de gros ilots. Le domaine est en bio. C’est un plus mais ce n’était pas forcément un élément moteur pour nous. En tout cas cela apporte de la valeur. Le domaine élabore des vins d’une grande qualité (…) Le Picpoul c’est un peu le Sancerre du Sud : une AOC qui séduit, avec un bon positionnement prix et les mêmes marchés. On a d’ailleurs des clients en commun. Et avec les IGP, il y a une diversité de cépages qui nous fascine et qui seront un complément de gamme extraordinaire », se réjouit Vincent Creton.
Les opérateurs locaux sont-ils aussi enthousiastes et voient-ils cette arrivée d’un bon œil ? Oui selon Vincent Creton. « Nous avons été très bien accueillis et avons des eu des échanges agréables avec les coopératives du secteur. »