tudiant une centaine de vins de Bordeaux sortis en primeur ce printemps, l’agence de conseil stratégique Wine Lister (groupe le Figaro) enregistre en moyenne une baisse de prix de 20 % des prix pour le millésime 2024 par rapport au millésime 2023 (déjà en baisse de 22 % en moyenne par rapport à 2022). Notant que cette réduction moyenne des tarifs 2024/2023 est inférieure à l’attente du marché (-31 %), les analystes pointent dans leur étude que « la comparaison entre les prix de sortie au Royaume-Uni et les prix moyens du marché des dix derniers millésimes révèle une décote moyenne substantielle de -30 % ». En comparant le prix en primeur 2024 à la moyenne des 10 derniers millésimes sur le marché sur les trois derniers mois, Wine Lister chiffre même ces rabais à -48 % pour le château Léoville Las Cases, -45 % pour les châteaux Margaux et Figeac, -44 % pour Lafite et Ducru Beaucaillou, -43 % pour Les Carmes Haut-Brion, Pavie, Mouton, Pavie-Macquin, Gloria, -42 % pour La Lagune, les Carruades de Lafite, -41 % pour Cheval Blanc, Haut-Brion…
Mais « malgré cela, le marché reste peu réceptif : les acheteurs, plus prudents que jamais, préfèrent garder leurs distances » résume Wine Lister, pointant que « paradoxalement, plusieurs sorties fortement remisées sur 2023 se retrouvent concurrencées par des "petits" millésimes en bouteille mieux notés – 2021 et 2017 notamment-souvent disponibles à des tarifs inférieurs. » Pour l’agence, le millésime 2017 est d’ailleurs très comparable au millésime 2024 en termes de notes moyennes des critiques. L’importance sur les marchés des stocks de grands crus livrables concurrençant les offres en primeur, notamment dans un fort contexte d’incertitudes économiques et géopolitiques. « Nous voilà donc au cœur d’une campagne prise en étau, où de nombreux producteurs peinent à susciter la demande malgré des baisses de prix significatives, tout en devant composer avec leurs propres contraintes financières » résume Wine Lister.


Si Wine Lister note qu’« une grande partie de la conversation autour des primeurs se concentre sur les baisses de prix par rapport aux sorties de l’année précédente », l’agence revient aux bases des primeurs : non seulement le prix, mais aussi la qualité : « 2024 est un très bon millésime pour les blancs secs, et plusieurs pépites rouges s’en détachent, d’autant plus éclatantes que les volumes sont réduits et les prix attractifs. Après tout, c’est sous la pression que se forment les diamants. »