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-25 %, château Margaux clôt des primeurs à l'attrait réduit aux prix et aux très grands crus
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Grands crus lassés ?
-25 %, château Margaux clôt des primeurs à l'attrait réduit aux prix et aux très grands crus

Ayant rivalisé de baisses de prix pour augmenter leur attrait commercial, la locomotive des primeurs ne tire plus tous ses wagons, avec un marché à deux vitesses entre un nombre toujours plus réduit de grandes étiquettes qui performent et d’autres crus qui doivent réinventer leur commercialisation. Comme le reste de Bordeaux.
Par Alexandre Abellan Le 02 juin 2025
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-25 %, château Margaux clôt des primeurs à l'attrait réduit aux prix et aux très grands crus
Étalées, les sorties en primeur du millésime 2024 témoignent d’une réflexion de la place de Bordeaux pour mettre toutes les chances de réussite de son côté. - crédit photo : Adobe Stock (Richard Semik)
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ernier des premiers grands crus classés en 1855 du Médoc à sortir en primeur*, le château Margaux affiche ce 2 juin un prix ex-négoce de 276 €/col : -25 % par rapport au millésime 2023 avec le titre de « millésime le moins cher depuis 2014 (240 €) » indique la plateforme anglaise Liv-Ex. Le premier cru classé de Margaux poursuit dans la lancée des prix révisés à la baisse après les châteaux Lafite-Rothschild sorti le 29 avril (288 €, -28 % par rapport à 2023), Mouton-Rothschild le 13 mai (252 €, -25 %) et château Haut-Brion le 20 mai (240 €, -24 %). De quoi satisfaire le demande des négociants et des acheteurs de tarifs plus abordables, en rapport avec un millésime classique et des conditions de marché rendues difficiles par les incertitudes économiques (et géopolitiques, notamment les taxes Trump) ? Si la demande pour des étiquettes aussi cotées et réputées reste forte (les volumes disponibles restant limités face à la demande mondiale, qui exige cependant des tarifs plus faibles que par le passé), elle n’est pas au rendez-vous pour tous les autres grands crus (malgré des efforts sur le rapport qualité-prix permettant des réussites ponctuelles et individuelles).

« Le marché voulait que les châteaux baissent leurs prix. Les premiers crus l'ont fait de manière significative, car ils disposent d'une marge de manœuvre en matière de prix » analyse Romain Grudzinski, le responsable Europe de la plateforme anglaise Liv-Ex, pointant que « d'autres étiquettes, dont le prix se situe entre 50 et 100 €/bouteille, n’ont pas la même capacité comme ils ont investi massivement au cours de la dernière décennie, que leurs coûts de production ont augmenté, que les intérêts de leurs emprunts ont augmenté et que leurs ventes ont chuté. » Alors que les campagnes des primeurs 2022 et 2023 ont déjà été difficiles, la prise de conscience des propriétés de la réalité du marché s’accompagne d’un millésime 2024 qui « n'est pas incontournable » et pousse « la plupart d'entre eux à baisser leurs prix. Quelques autres, cependant, pensent qu'ils s'en sortiront car ils ne produisent pas assez de vins pour répondre à la demande mondiale actuelle » pointe Romain Grudzinski.

Campagne en cours

Si des opérateurs de la place de Bordeaux espèrent que la campagne des primeurs 2024 ne s’achève pas avec la sortie du château Margaux et peut encore prendre son temps pour signer des ventes, l’impression s’installe déjà que le système des primeurs se contracte pour se concentrer sur les plus grandes étiquettes et semble délaisser les vins qui avaient rejoint le système de ventes en primeur de la place de Bordeaux. Le temps des 150 à 200 étiquettes se vendant par ce biais semble bien loin, la nouvelle donne des taux d’intérêt et des surstocks créant une aversion à porter de tels volumes pour tous les acheteurs.

« Si les clients du négoce ne sont pas au rendez-vous — ce qui semble être le cas — il sera difficile pour les négociants, déjà en proie à des tensions de trésorerie, d’acheter l’ensemble des crus » avance le dirigeant d’un négoce spécialisé, pointant qu’une sélection sera nécessaire sur les seules bouteilles dont l’achat est obligatoire : « il en résultera une polarisation sur les incontournables et qu’un grand nombre de vins ne trouveront pas preneur. Et la propriété devra les financer elle-même. » De quoi fragiliser des châteaux dont les coûts de production ont bondi ces dernières années (notamment sur un millésime 2024 aussi difficile, témoignant des avancées techniques permettant d’en tirer le meilleur). Et de quoi imaginer une prochaine réduction de prix sur les anciens millésimes, comme le 2023 dont la qualité exceptionnelle s’était accompagnée d’importantes hausses de prix. « Les cours du livrable s’érodent de manière constante pour les grands crus, et cela s’est accéléré ces derniers mois, ça s’accélère avec l’arrêt du marché américain et un euro plus fort » prévient le négociant suscité. Ce qui n’est pas sans rappeler les difficultés commerciales qu’affrontent les vins de Bordeaux depuis des années, et qui s’étendent toujours plus à l’ensemble des strates de la filière. Aucun opérateur n’étant plus épargné.

 

* : Pour les grands crus classés A de Saint-Émilion, le château Pavie est sorti ce 22 mai à 138 € (-41 %) et le château Figeac ce 5 mai à 96 € (-26 %).

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